On aurait cru l'avenir radieux pour Fabrice Genestal, nommé aux César en 2001 dans la catégorie Meilleure première œuvre avec La Squale. Pourtant, presque 10 ans après son premier essai, le réalisateur nous revient avec un film pseudo satirique sans grand intérêt, centré sur une histoire certes d'actualité, mais à laquelle on ne croit pas une seule seconde. En manquant terriblement d'humilité, Krach se la joue blockbuster américain mais, dommage, c'est raté... A vite oublier !
Krach, c'est l'histoire d'Erwan (Gilles Lellouche), jeune trader français expatrié à New York pour le compte d'une grande banque américaine. Pour toujours gagner plus et devenir le roi de la spéculation, il s'intéresse à une potentielle corrélation entre les variations climatiques et les flux boursiers. Il fait la rencontre de Sybille (Vahina Giocante), jeune scientifique dont il s'éprend, qui lui trouve un modèle permettant d'anticiper les fluctuations du marché. Après une opération trop risquée qui lui coûte son poste, il monte un hedge fund qui attire vite les investisseurs de tout Wall Street et lui permet de s'enrichir infiniment. Mais lorsque la machine s'emballe, il est déjà trop tard et Erwann rentre dans un tourbillon sans issue de secours...
Surfant sur la crise économique et les récents scandales financiers (celui de Jérôme Kerviel en tête), Genestal avait un scénario servi sur un plateau d'argent. Malheureusement on n'y croit jamais et les clichés s'enchaînent pendant 1h30. Erwan est dépeint comme un trader crapuleux amateur de sensations fortes, les frenchies sont tous pourris et les salles de marchés ressemblent à des casinos pour yuppies drogués. Délocalisé à New York pour plus d'authenticité (le film a pourtant été tourné au Canada), Krach bénéficie certes d'une belle photographie, mais elle est, elle aussi, tellement clichée, qu'on a l'impression d'avoir déjà vu chaque scène du film cent fois.
Si Gilles Lellouche sauve la mise dans son rôle de trader vénal, le reste du cast peine à convaincre. Charles Berling fait une apparition star et Vahina Giocante, caution sexy du film, garde la même expression monotone pendant tout le film (comme dans tous ses films d'ailleurs). Le cast américain ne vole pas plus haut et décroche même la palme du ridicule, Michael Madsen en tête en patron de banque cynique et véreux.
On l'aura compris, Krach est un navet. Si la comparaison avec le Wall Street d'Oliver Stone est évidente, les deux réalisateurs ne jouent malheureusement pas dans la même cour. C'est d'autant plus dommage tant le sérieux et l'ambition du réalisateur semblent, eux, authentiques. Comme quoi, la spéculation peut s'avérer désastreuse. Même au cinéma.
Krach : Un krachage en beauté
Publié le 5 septembre 2010 à 13:01
En s'attaquant à un sujet pourtant passionnant, Fabrice Genestal signe avec "Krach" le premier navet de cette rentrée.
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