La déception était grande pour les quelques 50.000 spectateurs qui s'étaient précipités au festival des Vieilles Charrues ce dimanche. En fin d'après-midi, Bob Dylan entrait sur scène pour un concert en plein air. Mais, de l'avis des fans ainsi que de la presse, la prestation était très mauvaise. Les critiques fusent des deux côtés et les journalistes n'hésitent pas à critiquer ouvertement le comportement du rockeur de 71 ans.
"Oui, la voix est fatiguée, oui l'homme ne dit pas bonsoir à son public. Après trois titres, on se dit qu'il faudrait être blasé pour penser que ça ne valait pas le coup de prendre rendez-vous. Après une heure et demie de classiques enchaînés sans un mot, on se dit que Bob Dylan est tel un ex-mythique, cette personne qu'on a aimée et dont on espère qu'elle nous fera toujours le même effet" note L'Express qui précise que les spectateurs, déçus, n'ont pas hésité à siffler l'artiste entre chaque chanson.
Pour Le Point, Bob Dylan "a assuré la promotion de son prochain album sans répondre aux attentes du public". Le site de l'hebdomadaire souligne un manque d'enthousiasme de la part du public quant aux nouvelles compositions de l'interprète de "Like A Rolling Stone". De son côté, Le Monde résume la situation en une phrase : "J'adore Bob Dylan, mais il est chiant en concert". La presse locale n'est pas plus enthousiaste...
"Manque de respect pour le public ? Oui. Idem pour les photographes professionnels interdits de pratiquer leur métier. Obscures motivations d'ordre commerciales ? Difficultés à assumer son âge ? Allez savoir. Regrettable, en tout cas. Dylan ou pas Dylan. Le contraire d'un Sting impeccable et généreux, la veille au soir, et qui lui aura fait l'unanimité" relate Le Télégramme, ajoutant qu'"aucun rappel n'a été effectué. Ni même réclamé".
"Beaucoup sont repartis déçus, très déçus. Certains quittant même les lieux bien avant la fin du concert. Car, malgré son beau pantalon blanc et son éternel chapeau, Robert Zimmerman, n'est plus que l'ombre de lui-même. Un pantin fantomatique sur une grande scène chantant une sorte de mélopée blues qui semble être toujours la même malgré les chansons qui s'égrènent" écrit de son côté Ouest-France.
"Peu respectueux de ce public venu pour lui, il n'a accepté qu'une captation éloignée de son concert. Il fallait donc avoir une bonne vue pour le distinguer sur les écrans. Merci au pantalon blanc. Et on ne parle pas de tous ses caprices et délires paranoïaques dignes d'une star people (backstage vidé et bouclé). Sans parler des entraves faites à la presse, que ce chantre de la liberté a empêché de faire photos et vidéos" poursuit le quotidien, lâchant un cinglant "Au final, il n'en reste qu'un sale goût amer, un sentiment pathétique. Bob Dylan n'a dit ni bonjour ni au revoir, nous ne lui disons pas merci".