Une enquête préliminaire est ouverte contre "Valeurs actuelles" selonLeMonde.fr . Cette décision du parquet de Paris fait suite à la publication par l'hebdomadaire de trois extraits fac-similé du procès verbal de l'audition par la sous-direction anti-terroriste d'un témoin clé de l'enquête sur les attentats qui ont frappé Paris et Saint Denis le 13 novembre dernier. Le parquet de Paris s'appuie sur l'interdiction dans la loi sur la liberté de la presse de 1881 de "publier les actes d'accusation et tous autres actes de procédure criminelle ou correctionnelle avant qu'ils aient été lus en audience publique."
Les enquêteurs cherchent en fait à protéger le témoin dont il est question dans les extraits d'audition. Il a été une des clés pour remonter jusqu'à l'appartement de Saint-Denis contre lequel le RAID a donné l'assaut le 18 novembre et dans lequel se cachait Abdelhamid Abaaoud, l'un des terroristes liés aux attentats du 13 novembre à Paris. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Ce n'est pas la première fois que le journal, dont la ligne est très à droite, doit faire face à la justice. Yves de Kerdrel, le directeur de la publication, a été condamné en mars dernier à une amende de 3.000 euros pour provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers les Roms et pour diffamation. En cause, un dossier titré "Roms, l'overdose". Il a aussi été condamné avec la société Valmonde, éditrice du journal, à verser solidairement 2.000 euros de dommages et intérêts à la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) et 1.000 euros à l'association La Voix des Roms. Un mois plus tôt, il avait également été condamné à 2.000 euros d'amende pour une couverture intitulée "Naturalisés, l'invasion qu'on nous cache", dont la photo mettait en scène une Marianne voilée.