La justice se penche sur le cas Lagardère. Selon une information du "Monde" ce week-end, le Parquet national financier (PNF) a ouvert, en avril, une information judiciaire pour des chefs d'abus de biens sociaux, d'achat de votes, de comptes inexacts et de diffusion d'information fausse ou trompeuse.
Le PNF s'est ainsi saisi de la plainte déposée par le fonds activiste Amber au mois de février dernier, quand ce dernier menait la fronde contre Arnaud Lagardère. Cette plainte a été déposée avant que les deux parties ne concluent, fin avril, un accord transactionnel qui prévoyait notamment la fin de la commandite mais aussi des nombreuses procédures judiciaires qui les opposaient. Selon "Le Monde", Amber Capital s'étonnait notamment dans sa plainte d'un revirement du fonds qatari, actionnaire du groupe, en faveur de Lagardère, alléguant que le Qatar aurait monnayé son soutien contre l'entrée d'un de ses agents au conseil d'administration.
Samedi, Lagardère a contesté "fermement tout achat de vote" et "toute infraction ou irrégularité" dans un communiqué. Le groupe "respecte la loi et se défendra vigoureusement contre toute allégation contraire", a-t-il ajouté dans son texte.
Assiégé par plusieurs actionnaires, confronté aux difficultés accrues par la crise sanitaire de certaines de ses activités, devant faire face à une situation financière personnelle délicate, Arnaud Lagardère s'est finalement résolu à abandonner le statut de la commandite qui lui permettait d'être indéboulonnable à la tête de son groupe. En échange, le dirigeant a obtenu un poste de PDG pour les six prochaines années mais devra désormais rendre des comptes à ses principaux actionnaires que sont Vivendi, Amber Capital, le Qatar et Financière Agache (Bernard Arnault). Ce projet de transformation du groupe en société anonyme a été validé fin juin en assemblée générale. Il a d'ores et déjà amené des rapprochements entre Europe 1 et le groupe Canal+, filiale de Vivendi. qui ont provoqué une grave crise au sein de la station de radio.