Le sujet annoncé semblait passionnant : une lutte pour l’eau, un peu comme dans la série Dune, ce qui laissait prévoir des tensions et des aventures à l’image de celles du Che, pleines de révolte. L’acteur mis en lumière attirait déjà : Gael Garcia Bernal, passionnant dans Carnets de voyage. On s’attendait à tout ça, avec un décor de Bolivie et un rythme entraînant.
Tous les ingrédients y étaient, mais faute de levain, l’ensemble ne cause pas beaucoup plus d’émotions qu’un dimanche après-midi pluvieux coincé à la maison. Certes, on se sent étouffé, on comprend les angoisses de ces femmes qui voient le puits scellé par des forces armées et qui s’inquiètent pour leurs enfants. Mais la réalisation très plate et sans aucun effort nous empêche de nous immerger vraiment dans ce film, de nous sentir au cœur de l’aventure.
La première heure raconte le tournage d’un film, un tournage interrompu par des problèmes sociaux. Le réalisateur Sebastian (Gael Garcia Bernal, qui semble être en service minimum dans ce film, sans grand éclat), un véritable passionné de cinéma, apparaît comme un jeune blanc-bec privilégié qui n’a aucune idée des conditions de vie des paysans qui l’entourent : il veut à tout prix leur faire tourner un film sur l’arrivée de Christophe Colomb. Les questions intéressantes soulevées sont à peine abordées, le problème de l’eau pour les habitants pauvres ne nous est jamais montré bien clairement. L’absence d’intensité émotionnelle fait que l’on reste distant devant un problème pourtant vital. « L’eau c’est la vie, tu ne peux pas comprendre », le discours était soulevé dans Dune avec beaucoup plus d’éloquence et de sens du grandiose.
Admettons tout de même que le film démarre dans les 45 dernières minutes, quand le tournage est abandonné et que les choses prennent (enfin) une tournure tragique : une petite fille est blessée dans une révolte, il faut aller la chercher en passant des blocus, on va s’en charger. Alors, le personnage secondaire Daniel/Hatuey (interprété par Carlos Aduviri), un habitant révolté engagé pour tourner dans le film, prend la place du premier rôle. Il reste l’image principale qu’on retiendra de ce film. Quel dommage d’avoir gâché un sujet aussi passionnant par des digressions et un manque d’envergure flagrant. A refaire, en y ajoutant l’intensité dramatique de Carnets de voyage pour nous rappeler l’amour de l’Amérique latine et la réalité de ses habitants.
Même la pluie : Réflexions pluvieuses et ennuyeuses
Publié le 14 janvier 2011 à 11:15
"Même la pluie" est un film sans intensité dramatique qui s’embrouille à parler d’un tournage raté au lieu de se concentrer sur le problème vital de la lutte pour l’eau.
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