La décision de l'Arcom concernant la fréquence TNT de C8 continue d'avoir des conséquences sur l'avenir de Canal+. Dans un contexte tendu, et marqué par son retrait de la TNT payante, la filiale de Vivendi a annoncé ce vendredi 6 décembre à ses salariés la prochaine mise en œuvre d’un plan social visant 250 salariés du groupe (sur 2 300 salariés au total). Lors d’un comité social et économique (CSE) réuni, "les élus de Canal + ont appris avec consternation le choix de la direction de faire un plan social, concernant 150 postes (CDI, CDD, pigistes et intermittents) liés à l’arrêt de la chaîne C8 et 100 autres additionnels", dans d'autres secteurs, détaille l’intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT et + Libres (syndicat autonome) dans un communiqué.
L’intersyndicale a exprimé son mécontentement face à cette décision, arguant qu’"aucun argument économique ne justifie ce plan social 'additionnel'" concernant les 100 postes en dehors de C8. "Nous sommes en total désaccord avec ces décisions", précise-t-elle, tout en demandant à la direction de revenir sur ces choix et en se réservant "la possibilité de les contester syndicalement". "On ne sait pas qui c’est, on ne sait pas quel poste. Ils nous alertent pour nous annoncer un plan, mais c’est mieux de comprendre pourquoi on fait un plan", s'étonnait un syndicaliste dans une enquête menée par le site "Les Jours". De son côté, la direction du groupe, sollicitée par l’AFP, n’a pas encore réagi à ce plan de sauvegarde qui démarrerait à partir de la fin janvier.
Avec cette nouvelle annonce, l'institution Canal+ envoie un énième signe à ses investisseurs en vue de son retour imminent sur les marchés financiers, près de dix ans après son retrait de la Bourse de Paris. Le lundi 9 décembre, une assemblée générale des actionnaires de la maison mère, Vivendi, devra voter sur le projet de scission du groupe porté par la famille Bolloré. En cas de feu vert des actionnaires, Canal+ sera introduit à la Bourse de Londres à partir du 16 décembre. Avec ce plan social à venir, mais aussi une réduction de ses coûts suite au retrait de ses chaînes payantes, le groupe cherche ainsi à rassurer les financeurs sur sa santé économique.