La rentrée de Jean-Marc Morandini se fera-t-elle loin des micros d'Europe 1 ? L'animateur, au coeur d'un scandale depuis une semaine, a parlé ces dernières heures avec le directeur de la station, Fabien Namias, pour une franche explication. Mais selon nos informations, si la décision n'a pas été prise au cours de cet échange, elle ne fait plus beaucoup de doute. Car le magazine Les Inrocks promet une nouvelle salve de révélations dans son numéro à paraître ce mercredi.
"Il y a la morale et aussi l'image de la station, qui ne doit pas être abîmée par de telles pratiques", commente un cadre de Lagardère interrogé par puremedias.com. Toujours selon nos informations, la station réfléchit déjà à un plan B pour la rentrée, certains animateurs de l'antenne ont été contactés pour reprendre tout ou partie de sa tranche. Jean-Marc Morandini, qui ne s'est exprimé qu'une seule fois à l'AFP depuis le début de l'affaire, devrait prendre la parole dans un grand média ces prochains jours pour se défendre. "Il souhaitait parler sur Europe 1 mais la direction a refusé", nous assure une source rue François Ier.
Le magazine "Les Inrocks", qui s'est procuré de nombreux documents et témoignages, racontait la semaine dernière sur huit pages comment NZPP, la société de production gérée par Jean-Marc Morandini, recrutait de jeunes garçons qui rêvent de faire du cinéma, via des sites de castings, pour les besoins d'une web série intitulée LesFaucons.tv. Par l'intermédiaire d'une mystérieuse directrice de casting - une certaine Catherine Leclerc, ils ont été invités à envoyer des photos et vidéos dénudées puis à rencontrer l'animateur qui présente tous les matins "Le Grand Direct des Médias" sur Europe 1 depuis 2003.
Depuis, de nombreux comédiens ont annoncé dans les médias leur intention de porter plainte. Jonathan Louis, dont le témoignage a été publié dans les colonnes du Parisien, compte attaquer Jean-Marc Morandini pour "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé". Me Thierry Vallat, qui défend les intérêts de trois autres comédiens de la série parle lui "d'abus d'autorité". "On est dans un schéma construit, avec des e-mails envoyés à 5 heures du matin, qui a laissé ces jeunes dans une position de fragilité (...) Quand l'un d'entre eux a refusé une scène de sexe, il a été viré et n'a pas été payé", détaillait-il la semaine dernière auprès de francetvinfo.fr.
Comment les autres employeurs de Jean-Marc Morandini comptent-ils réagir ? NRJ 12 avait assuré dans un premier temps "lui faire confiance tant que rien n'est avéré". Canal+, qui compte lui donner une tranche sur sa chaîne iTELE future CNEWS à la rentrée, n'a pour l'heure pas communiqué. Cette affaire est un nouveau coup dur pour Europe 1, confrontée à une forte érosion de ses audiences. Les trois heures animées par Jean-Marc Morandini chaque matin affichaient des résultats corrects, malgré une baisse ces derniers mois.