Il n'y a pas que le cas Audrey Pulvar. L'épouse de Michel Sapin, journaliste pour le quotidien économique Les Echos, est dans une situation moins médiatique mais quasi-identique. Peut-elle, et doit-elle surtout continuer à exercer son métier alors que son époux est devenu ministre du Travail ? Valérie de Senneville, journaliste pour la rubrique justice, demande à son employeur de trancher. Elle a demandé à être reçue par le comité d'indépendance éditoriale de son journal "pour obtenir des réponses", rapporte Europe 1.
Devra-t-elle démissionner de son poste pour prévenir tout soupçon de connivence, de conflit d'intérêts ou de passe-droits pour avoir accès aux informations dont elle a besoin dans le cadre de son métier ? "Pour moi c'est très important de continuer à faire mon métier normalement, et pour moi la meilleure manière de le faire normalement c'est d'être transparente sur qui je suis, avec qui je vis, et de dire j'aime mon métier, je veux continuer à l'exercer comme je l'ai toujours exercé" a-t-elle confié la journaliste à Europe 1.
Depuis la nomination d'Arnaud Montebourg au gouvernement, la journaliste Audrey Pulvar est au centre d'une polémique politico-médiatique, l'UMP demandant qu'elle mette un terme à ses interviews politiques dans "On n'est pas couché" sur France 2. Même le journaliste de Libération Jean Quatremer, auteur du livre "Sexe, mensonges et médias" (Plon) s'en est offusqué samedi soir, provoquant un tweetclash avec la chroniqueuse. Revenant sur l'incident dans un billet publié sur son blog, il s'interroge : "Quoi qu'il en soit, le soupçon est là, soupçon qui n'est pas propre à Pulvar, mais à tous les journalistes qui sont mariés/amants/amis d'un politique. Je ne suis pas près d'oublier Anne Sinclair, femme du ministre de l'Industrie de l'époque (quel hasard), Dominique Strauss-Kahn, et Christine Ockrent, femme du ministre de la Santé Bernard Kouchner, interviewant sans aucune gêne François Mitterrand. C'était en 1992, à la télévision française. Autre temps, mêmes moeurs ?".
Après Audrey Pulvar et Valérie de Senneville, un autre cas, et non des moindres, devrait bousculer la profession et l'opinion. Valérie Trierweiler, journaliste et désormais Première dame, a toujours assuré qu'elle voulait continuer à exercer son métier. "Pourquoi serait-ce choquant de travailler si c'est dans le respect de la déontologie journalistique expliquait-elle à Libération. La gauche a toujours défendu la cause et l'indépendance des femmes et c'est une des raisons pour laquelle je me reconnais dans ses valeurs. Travailler ne m'empêchera pas d'être tournée vers les autres."