Le Grand Journal est-il incurable ?

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Le Grand Journal est-il incurable ?
Par Eddy Chevalier Professeur.
Eddy Chevalier n'est pas journaliste. Deux fois par mois, il écrit n’importe quoi dans un billet d’humeur ultra subjectif qui n'a rien à faire sur un site médias. Avis aux amateurs.
Michel Denisot sur le plateau du "Grand Journal"
Michel Denisot sur le plateau du "Grand Journal" © Canal+
Vous aussi vous avez mal au Grand Journal ? Docteur Eddy prend la température, livre un diagnostic avisé et propose un traitement adapté pour soigner ce mastodonte blessé.

Vous aussi vous avez mal au Grand Journal ? Docteur Eddy prend la température, livre un diagnostic avisé et propose un traitement adapté pour soigner ce mastodonte blessé. Non, Monsieur Denisot, je ne prends pas la carte vitale, désolé.

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On ne change pas une équipe qui gagne. Sauf chez Canal +. " Félicitations les gars, on n'a jamais autant cartonné que cette saison ! Super ! On va tout modifier alors ! "

Résultat : depuis la rentrée, "Le Grand Journal" est un grand corps malade. Je vous entends déjà, hurlant comme un enfant sauvage : " l'émission va très bien, regardez les audiences ! " Depuis quand la popularité est-elle un gage de qualité ? Le Grand Bluff de Patrick Sébastien n'était pas exactement ce qu'on appelle un chef-d'oeuvre, si ? Et, chaque soir, Money Drop bat des records d'audience... et d'indécence. Pas de panique, Michel : à chaque problème, sa solution.

Le symptôme : Ariane Massenet

Premier problème : la pauvre passe son temps à croiser les bras. Dommage pour elle, la PNL (programmation neuro-linguistique) nous permet d'interpréter les gestes comme des paroles. Faire, c'est dire. Et croiser les bras, c'est ne pas s'ouvrir à l'autre. Ce qui est un peu dommage quand on interviewe quelqu'un, non ? Sauf quand c'est Nadine Morano, bien sûr. Mais rendons grâce à la reine du dancefloor : elle, au moins, a accepté de dévoiler son salaire, contrairement à cette petite bafouilleuse d'Ariane Massenet. Pourquoi s'acharner sur la gamine de 45 ans ? Parce que son Grand Oral est à pleurer de rire. Rappelons que le Grand Oral est une épreuve où le candidat doit faire preuve de curiosité intellectuelle, de culture et de panache. Pas aller sur Wikipedia voir ce qui s'est passé le même jour il y a 5 ans. Quand on pense que des gens sont payés pour lui écrire ses fiches cuisine, on se demande vraiment quel modèle de " journalisme " promeut "Le Grand Journal". Au Grand O, elle aurait 0.

Le remède : la remplacer sur-le-champ et l'envoyer sur Direct 8, le nouveau jouet de Canal+.

Le symptôme : Ollivier Pourriol

Si brillant et pourtant si transparent... Ollivier Pourriol est normalien et agrégé. Pour lui, "Matrix" a été réalisé par Descartes et "Fight Club" produit par Freud. Toutes ses théories fumeuses sont dans son lumineux Cinéphilo (19,00 euros sur amazon.fr. Plus que 14 ex (réapprovisionnement en cours) Commandez vite !). Mais, sur le plateau, Ollivier est pétrifié. Il est bardé de diplômes mais la carrière ne fait pas le charisme. Lorsqu'il tente de faire une blague à Rachida, la sauce ne prend pas : le dandy poivre et sel fait four sur four. Et on se demande, encore aujourd'hui, ce qu'il a bien voulu dire par " Vous pensez qu'on a mis en place un système immunitaire de santé publique ? ".

Le remède : le secouer et le présenter à la bande de "Jackass". Après une course en caddie, une indigestion de couilles de taureaux ou un jet de vers de terre dans l'oeil, Ali Baddou 2.0 reprendra du poil de la bête.

Le symptôme : Le petit Journal est interminable

Tout allait bien jusqu'à ce que Yann Barthès se fasse construire un plateau beaucoup trop rouge pour se mettre en vedette pendant 20 longues minutes. Ce semi fiasco a tout d'une fable de La Fontaine : un mix de La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf et de La poule aux oeufs d'or. La morale ? Le mieux est l'ennemi du bien. Ou : méfiez-vous de l'appât du gain. Car il y a désormais une avalanche de pub au bout de cinq minutes. Etait-ce bien nécessaire ? A Canal, on ne sait pas que moins, c'est plus.

Le remède : Brûler ce studio – on se croirait dans "Burger Quiz" ! – et ne pas faire de " récap " le vendredi. Tout le monde n'est pas Jacques Chirac : on se souvient encore de ce qui a été dit la veille, merci. D'autant plus que Jean-Michel Aphatie, le hurleur du Sud-Ouest, vole leurs idées une fois sur deux.

Le symptôme : l'autopromo à gogo

" Un film coup de poing ". " Un livre événement ". " Tout le monde ici a adoré ". " Un premier/deuxième/troisième album extraordinaire " (rayez la mention inutile). Vous voulez perdre du poids, les gars ? Faites dix pompes à chaque fois que vous entendrez un compliment dans le Grand Journal et, dans deux semaines, vous ressemblerez à Hugh Jackman. Réfléchissez : si tout est bien.... finalement rien ne l'est. Il faut mettre les oeuvres en regard, les comparer, les disséquer avant d'affirmer qu'elles sont géniales, non ? Tout ne se vaut pas. Bien sûr, on comprend qu'il ne faille pas dire des horreurs sur les films produits par Studio Canal – Requiem pour une Tueuse ? Un bijou ! – mais de là à encenser des daubes... C'est à cause du "Grand Journal" que des fantômes insipides comme Leïla Bekhti deviennent égéries L'Oréal, attention.

Le remède : faire preuve d'un minimum d'esprit critique, tout simplement. Ne pas systématiquement adorer ce que l'invité a " fait " (ou ce qu'on a fait pour lui afin qu'il en assume, toute honte bue, la paternité). Douter, dialoguer, oser s'opposer. Ne pas hésiter à inviter des personnalités qui n'ont rien à vendre. Un chroniqueur n'est ni un laquais ni un VRP. "Le Grand Journal", quoi qu'on en pense, a un certain poids dans le débat public. Il fait l'actualité autant qu'il la commente. Pourquoi ne pas en profiter pour ouvrir d'autres horizons en proposant une programmation à contre-courant ? Offrez une tribune à Arlette Laguiller ou demandez à Sheryfa Luna ce qu'elle pense de la Guerre en Irak, par exemple. Qu'on rigole, pour une fois.

Le symptôme : beaucoup, beaucoup trop de pub

Les coupures pub n'ont jamais aussi bien porté leur nom que dans Le Grand Journal. Michel Denisot s'impatiente quand ses invités dépassent leur temps de parole : " Vos gueules putain ! C'est la pub ! " a-t-il envie de leur dire. Mais il ne peut pas. Alors il souffle, les yeux rivés sur le prompteur, entre deux sourires : " On est un petit peu en retard, à tout de suite ". Oh oui, vite, ça presse : il FAUT absolument que l'on revoie une trentième fois la pub DIOR Homme où on a ajouté des cheveux à Jude Law par ordinateur !

Le remède : le placement de produits. Habiller Michel Denisot en D&G, faire boire du Red Bull à Ollivier Pourriol et dire à Mouloud Achour de manger des Taillefine 0% entre deux questions débiles.

Le symptôme : Bref est génial

Si Don Quichotte et Virginia Woolf avaient eu un enfant, il se serait appelé Bref. La technique narrative du flot de conscience est parfaitement maîtrisée dans ce nouveau programme court joliment aigre. Il est tellement différent et rafraîchissant qu'il rend "Le Grand Journal" encore plus ringard qu'il ne l'est. Si le type beauf et chauve de Bref est aussi médiocre, c'est que la réalisation et la mise en scène sont, elles, exemplaires. C'est mignon, c'est con, c'est profond : la vie, quoi. Mais c'est aussi marrant, mordant et inspirant. Et l'écriture est aussi piquante que les cheveux de Baptiste Giabiconi dans une pub Schwartzkopf. Une tuerie qui, en une minute quarante, en dit bien plus long que toutes les interminables interviews sur le plateau de Michel Denisot.

Le remède : Rendre le Grand Journal beaucoup plus... Bref.

La semaine prochaine, dans l'Eddyto, vous découvrirez que tout le monde mérite d'être aimé, même David Guetta.

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