Un accueil glacial. Hier soir, dans "Le Grand Journal" sur Canal+, Maïtena Biraben recevait Florian Philippot, vice-président du Front national et député européen. Et dès la présentation, la présentatrice a été claire. "Nous avons de nombreuses raisons de vous recevoir ce soir, dont celle du respect du temps de parole. On n'arrive pas à recevoir beaucoup de membres du Front national sur cette chaîne. Il y a vous et Gilbert Collard, qui est Rassemblement Bleu Marine mais comptabilisé FN. Vous êtes les deux seuls à venir alors forcément, ça n'aide pas...", a-t-elle lancé.
"Ecoutez, nous sommes là pour défendre la parole de notre mouvement. Ceux qui ne souhaitent pas venir, c'est leur choix aussi, c'est leur liberté", s'est défendu Florian Philippot. "Oui oui bien sûr mais du coup, nous, on a du temps de parole en retard. Ce n'est pas de notre faute", a rétorqué l'animatrice. Et une fois le JT de Victor Robert terminé, c'est de la même façon que Maïtena Biraben a repris l'entretien avec son invité, en abordant l'actualité chargée et lourde actuelle et la possible responsabilité du parti dans celle-ci.
"La députée anglaise assassinée au cri de 'Britain first', des journalistes qui sont devenus des cibles à abattre tout comme des universitaires, les plus hautes fonctions de l'Etat qui ne sont plus forcément toujours respectées, la violence comme moyen convenu d'expression : dans le tableau que je viens de dresser, est-ce que vous avez au Front national une part de responsabilité ?", a attaqué celle qui laissera les commandes de l'émission de Canal+ vendredi prochain.
"C'est une plaisanterie ? Vous utilisez la mort de cette députée...", s'est agacé Florian Philippot, immédiatement interrompu par Maïtena Biraben. "Non je ne l'utilise pas. Je vous pose une question en vous disant que la violence nourrit la colère et que le Front national n'a eu de cesse de dénoncer les élites, n'a eu de cesse de parler de connivence des médias, n'a eu de cesse de parler d'incompétence des politiques et que, bien sûr, ça participe de cette colère, et que donc vous l'avez nourrie", a répété l'animatrice, ce à quoi son invité a jugé "extraordinaire" que Maïtena Biraben sorte sa "planche de surf pour surfer sur cette mort". "Je vous laisse à votre irresponsabilité, à votre conscience de faire ce genre de choses, ça vous regardera", a lâché le vice-président du FN avant de répondre finalement à la question. puremedias.com vous propose de découvrir ces deux séquences.