Mobilisation du monde de la presse. Depuis ce vendredi soir, le comité de soutien pour la libération d'Olivier Dubois a publié une vidéo, depuis massivement relayée, dans laquelle des membres de sa famille, parmi lesquels sa femme et ses enfants, mais aussi de nombreux journalistes lancent un appel pour la libération du seul otage français recensé dans le monde. Enlevé le 8 avril 2021 dans le nord du Mali par un groupe armé alors qu'il faisait son travail, le journaliste vivra demain, dimanche 21 août, sa 500e journée de captivité. La famille d'Olivier Dubois organisera à cette occasion une manifestation en ligne, sur les comptes "Famille Olivier Dubois Journaliste" sur les réseaux sociaux.
Anne-Sophie Lapix est la première à établir ce sombre constat : "500 jours ont passé", annonce la présentatrice du "20 Heures" de France 2 face caméra. Son ancien tandem dans "Sept à Huit", Harry Roselmack, lui emboîte le pas. "16 mois maintenant que l'on a appris la captivité d'Olivier Dubois." Raphaëlle Bacqué, journaliste au "Monde" puis respectivement les anciens otages au Liban et au Niger, Philippe Rochot et Thierry Dol, rappellent ensuite le contexte dans lequel s'est déroulé l'enlèvement.
Avant que Nicolas Henin, ancien otage en Syrie, explique qu'Olivier Dubois, pigiste installé depuis six ans à Bamako avec sa famille, "écrit sur un terrain difficile, celui de la région du Sahel" pour le quotidien "Libération", le journal "Jeune Afrique", pour le site "Le Point Afrique" et le magazine "Le Point". "Son travail est nécessaire", ajoute Philippe Marque. "C'est pourquoi maintenant, cette captivité doit cesser", implore la cousine d'Olivier Dubois, Aurore Dubois-Bisicchia. "Parce qu'il en va de la liberté de la presse", estime Dominique Pradalié, de la Fédération internationale des journalistes. puremedias.com vous propose de visionner cette vidéo.
Georges Malbrunot a, lui aussi pris part à cet appel. "Il y a 18 ans, Christian Chesnot et moi-même étions enlevés en Irak, avant d'être libérés 124 jours plus tard", a-t-il rappelé dans un tweet. "La mobilisation forte en 2004 doit être la même aujourd'hui pour obtenir la libération de notre confrère", a-t-il insisté. Avant de conclure : "Contreproductive, une médiatisation des prises d'otages fait monter les enchères. Mais le silence risque d'éterniser la détention. N'oublions pas Olivier Dubois."
Dans un plaidoyer, publié sur son site internet, Reporters sans frontières (RSF) "exhorte désormais les autorités maliennes à s'engager à faire de ce dossier une priorité afin de faire libérer Olivier Dubois au plus vite". "Alors que les dernières forces françaises de l'opération Barkhane ont quitté le Mali le 15 août, les autorités maliennes ont plus encore la responsabilité d'obtenir sa libération. RSF appelle le colonel Assimi Goïta, président de la transition, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga à s'engager à tout mettre en oeuvre pour qu'Olivier Dubois soit libéré au plus vite", a écrit l'organisation.
"Ce retrait du Mali ne diminue en rien la mobilisation de la France pour faire libérer notre compatriote M. Olivier Dubois", avait affirmé l'Elysée dans un communiqué publié lundi. Les syndicats de journalistes ont adressé, ce samedi, une lettre ouverte à la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna.