Un milliardaire peut en cacher un autre. Donald Trump, qui succèdera à la Maison Blanche à Joe Biden le 20 janvier 2025, a récompensé Elon Musk de son engagement remarqué dans sa campagne. Le président élu a annoncé, ce mercredi 13 novembre 2024, la nomination du patron de Tesla, Space X et X (anciennement Twitter) à la tête du tout nouveau ministère de "l'efficacité gouvernementale".
Chargé "d'envoyer des ondes de choc dans le système" en dérégulant à tout va – une mission qui devrait déboucher sur des coupes drastiques dans le budget fédéral – l'homme d'affaires devrait piloter cette administration conjointement avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy.
Il aura également pour tâche de restructurer les agences fédérales, à l'instar de la Nasa, avec laquelle il travaille étroitement via sa société Space X, qui envoie des astronautes dans l'espace et place en orbite nombre de satellites. "Peu importe les conflits d'intérêts", conclut ainsi ce mercredi France Inter dans son "Journal de 8h". Un "classement des dépenses les plus terriblement stupides" sera publié, ce qui "sera à la fois extrêmement tragique et extrêmement divertissant", a annoncé l'égocentrique Elon Musk – qui a investi plus de 100 millions de dollars dans la campagne du président élu, et a utilisé son réseau social, comme une caisse de résonance – après l'annonce de sa future nomination.
Une intention saluée par... le ministre français de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l'action publique. Dans un tweet, publié ce mercredi 13 novembre 2024, Guillaume Kasbarian s'est empressé de féliciter Elon Musk, avec qui il se réjouit de "partager les meilleures pratiques pour faire face à l'excès de bureaucratie, réduire les lourdeurs administratives et repenser les organisations publiques au bénéfice de l'efficacité des agents publics"...
Né le 28 juin 1971 en Afrique du Sud d'un père ingénieur et d'une Canadienne mannequin, l'homme le plus riche du monde – naturalisé Américain – est devenu la figure la plus controversée du néo-capitalisme. Il partage ses ambitions extra-planétaires et ses idées techno-libertariennes avec plus de 200 millions d'abonnés sur la plateforme qu'il a rachetée en 2022, changeant son nom de "Twitter" à "X". Elon Musk mène divers autres projets qui illustrent sa vision techno-futuriste d'une humanité augmentée grâce à la science, appelée à prospérer sur d'autres planètes. Parmi ces projets : Neuralink, une start-up qui ambitionne de relier directement le cerveau humain à l'ordinateur.
Sa ligne libertarienne, ouvertement masculiniste, et ses critiques virulentes de l'immigration, l'ont rendu de plus en plus populaire dans la droite américaine. Jusqu'à séduire, donc, Donald Trump, qui l'a qualifié de "super génie" dans son discours de victoire. Elon Musk a aussi le goût des théories du complot, rappelle l'AFP : il a affirmé par exemple cette année que le Parti démocrate "importait délibérément des migrants en situation irrégulière" pour accroître son assise électorale. Divorcé trois fois, Elon Musk est père de dix enfants, dont un décédé à 10 semaines. L'une d'entre eux, une fille transgenre, a déposé une demande officielle pour changer de nom de famille en même temps que de genre afin de couper tout lien avec son père.
Une autre vague de nominations a été annoncée dans la nuit. Un animateur de Fox News s'apprête ainsi à prendre la tête de la Défense américaine. Pete Hegseth, ancien major de l'armée et présentateur de la chaîne conservatrice Fox News, va diriger le Pentagone et 1,3 million de soldats en service actif. "Avec Pete Hegseth à la barre, les ennemis de l’Amérique sont prévenus – nos forces armées connaîtront à nouveau la grandeur, et l’Amérique ne reculera jamais", a déclaré le président élu dans un communiqué. Il a également ajouté que Pete Hegseth "a consacré toute sa vie à être un guerrier pour les troupes et pour le pays. Pete Hegseth est dur, intelligent et un véritable défenseur de l’Amérique".
Selon le "New York Times", le choix de Pete Hegseth sort clairement des sentiers battus pour le poste de secrétaire à la Défense. Toutefois, le quotidien new-yorkais précise que Pete Hegseth a été un fervent soutien de Donald Trump lors de son premier mandat. Il a ainsi défendu les positions de Donald Trump contre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Il a aussi soutenu le programme "America First" visant à retirer les troupes américaines déployées à l’étranger et défendant énergiquement la cause des anciens combattants accusés de crimes de guerre.