Que se passe-t-il chez "Konbini" ? Le site fondé en 2008 par David Creuzot et Lucie Beudet serait en grande difficulté financière après que son capital a été racheté à 100% l’année dernière par DC Company, l’éditeur du "Gorafi", le célèbre média parodique. Jusqu’alors, ce canal d’information gratuit, prisé par les 15-34 ans, était détenu par la famille Perrodo, qui avait fait fortune dans le pétrole. Le montant de la transaction n’avait pas été divulgué. Le but affiché était de "créer un groupe média numérique leader en matière de créativité et d’innovation technologique", selon une communication parue en septembre 2023, lors des négociations entre les deux parties. Geoffrey La Rocca, propriétaire de DC Company, avait également assuré à l’époque que "le ton propre et la ligne éditoriale de 'Konbini'" seraient préservés.
Cependant, près d’un an après cette acquisition, la société des journalistes de "Konbini" tire la sonnette d'alarme. Dans un communiqué publié sur LinkedIn ce jeudi 9 janvier 2025, les salariés dénoncent un plan de licenciement économique concernant un quart de la rédaction. Un coup de massue qui contraste avec "les ambitions et les grandes promesses" annoncées en février 2024 par Geoffrey La Rocca, devenu directeur général du groupe. "Huit mois plus tard, le vent a tourné", peut-on lire dans cette publication.
"Huit salariées [...] sont aujourd’hui éjectées de la rédaction dans le cadre d’un licenciement économique collectif. Une rédaction qui perd d’un coup une grande partie de sa parité et de sa diversité déjà peu flagrante", condamnent-ils. Cette "saignée sans précédent" entraîne "un climat social anxiogène avec des surcharges de travail compte tenu de la compression des effectifs". Les employés de "Konbini" s’inquiètent "d’importants risques psychosociaux" à venir.
Pour rappel, "Konbini" a su séduire plus de 35 millions d’utilisateurs grâce à ses contenus tournés vers le divertissement ou les sujets de société. Ayant gagné en popularité grâce à l’essor des réseaux sociaux, ses vidéos publiées sur Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat et YouTube comptent en moyenne 3,5 milliards de vues par an.