
"Les chroniqueurs ont le droit d'avoir des opinions tranchées et de les défendre à l'antenne. (...) Néanmoins ces droits s'accompagnent de devoirs, parmi lesquels le respect de la loi et de la dignité humaine, ainsi que l'interdiction de propager de fausses informations et de nourrir la haine et les préjugés. La SDJ considère que Barbara Lefebvre n'a pas respecté ces devoirs et n'est plus digne d'avoir sa place devant un micro RMC". C'est par ces mots, écrits dans un communiqué publié lundi 24 février en fin de journée, que la Société des journalistes de la station a demandé la mise à l'écart de celle qui est un visage des "Grandes gueules" depuis 2019, après les propos qu'elle a tenus sur la chaîne israélienne i24News la semaine dernière.
Le 20 février dernier, elle avait ainsi affirmé : "La plupart des (Israéliens) kidnappés ont été kidnappés par des civils. Les civils à Gaza sont autant responsables que les membres du Hamas et du djihad islamique. Tout cela devra, à un moment ou à un autre, être payé, et être payé au prix fort. Donc, effectivement, on ne peut que soutenir le plan Trump et décider, une bonne fois pour toutes que la bande de Gaza doit devenir une zone vierge". Avant d'ajouter : "Il faut que ces gens-là aillent vivre ailleurs, qu'une génération entière puisse aller se ressourcer mentalement dans d'autres univers, mais certainement pas à côté des Israéliens, à côté des Juifs, qu'ils veulent de toute façon éradiquer et exterminer. Ce temps est terminé, il faut récupérer tous les otages et quand ce sera fait, il faut vider la bande de Gaza".
Des propos qui avaient choqué une partie de l'opinion. La CGT RMC BFM - CMA Media avait "exprimé sa profonde indignation" après ces déclarations qui "s'apparentent à une apologie de crime contre l'humanité". Elle avait appelé la direction de RMC, représentée par Karim Nedjari, le directeur général de la station, et Jean-Philippe Baille, directeur général de l'information du groupe, "à prendre ses responsabilités". La chroniqueuse était pourtant réapparue dès lundi 24 février à l'antenne de l'émission présentée par Alain Marschall et Olivier Truchot. Interpellée par un auditeur, Barbara Lefebvre "a cru bon d'assumer ses propos et de les justifier au micro de RMC", a fustigé la SDJ. Puremédias vous propose de visionner l'échange avec l'auditeur des "Grandes gueules".

Contactée par Puremédias lundi 24 février, la direction de la station a confirmé qu'elle "rencontrerait" la chroniqueuse "dans la semaine" pour lui rappeler "que bien sûr, l'opinion est importante mais la forme l'est aussi". "Si vous tenez un discours Trumpiste, il faut faire très attention aux conséquences", poursuivait-elle. Dans un tweet, la direction s'était déjà désolidarisée des propos de Barbara Lefebvre, affirmant qu'ils "n'engagent qu'elle-même et ne reflètent pas la ligne éditoriale" de RMC. À ce titre, elle a annoncé auprès de Puremédias qu'elle réfléchissait à la création d'une "charte de déontologie pour expliquer que, lorsque les consultants occasionnels, chroniqueurs et pigistes tiennent des discours en dehors des émissions de RMC, cela peut aussi porter préjudice à l'image de la station".
Si cette initiative a été "saluée" par la SDJ, celle-ci "regrette le maintien à l'antenne de Barbara Lefebvre, décision qui n'est d'ailleurs pas comprise par une partie importante de nos auditeurs". "Les appels au boycott se multiplient", écrivent les journalistes de la station, appelant la direction à "agir avant qu'il ne soit trop tard".