Pris la main dans le sac. Ce lundi 2 décembre, Jimmy Mohamed s’est installé dans les studios de RTL pour, comme tous les jours, distiller des conseils santé aux auditeurs de la matinale. Mais cette fois, le docteur a décidé de s’en prendre à une nouvelle invention de l’industrie pharmaceutique, un médicament anti douleurs censé cibler les douleurs menstruelles, mais qui n’est selon lui qu’un simple coup marketing.
"Ce matin, vous êtes fâché après certains laboratoires qui confondent santé publique et marketing et accessoirement prennent les patients et plus particulièrement les patientes pour des imbéciles", lance Thomas Sotto. "Vous connaissez le Nurofen Flash, un anti-inflammatoire qui est censé agir plus vite que les autres parce qu'il s'appelle Flash", commence-t-il. "Le même laboratoire a sorti le NurofenFem’, dont la boîte ressemble comme deux gouttes d'eau au Nurofen Flash, mais cette fois-ci, on a le droit à du rose et en bas du médicament, il y a marqué qu'on peut l'utiliser en cas de douleur de règles", détaille-t-il, agacé.
"C'est exactement la même chose, c'est la même molécule, la même posologie, le même nombre de comprimés. Rien ne diffère ces deux médicaments, sauf une chose, c'est le prix. Pas dans toutes les pharmacies, mais en tout cas dans celles que j'ai pu faire, ce NurofenFem est vendu plus cher" explique-t-il encore. "Il m'a coûté 7,90 euros, alors que le Nurofen Flash ne m'a coûté dans la même pharmacie que 6,90 euros. 1 euro de plus pour tout simplement avoir du rose”, dénonce-t-il.
Ce phénomène est communément appelé la "taxe rose", un nom donné à une technique de vente qui consiste à genrer des produits, essentiellement d’hygiène, parapharmacie et beauté, en y estampillant parfois un packaging rose, afin de le vendre plus cher sur le marché. Cependant, les compositions entre les produits pour homme et pour femme restent les mêmes.
Il poursuit ensuite en évoquant les alternatives : "En fait, l'Advil, comme le Nurofen, c'est de l'ibuprofène. L'ibuprofène, c'est la molécule. C'est tout pareil, sauf que ça, ça m'a coûté moins cher. Encore 1 euro de moins, 5,90. Et puis, si vous voulez faire des économies, vous avez la version générique, qui est de l'ibuprofène. Là, la boîte, elle ne donne pas envie parce qu'elle est vraiment sommaire, mais en réalité, c'est la même chose. Et cette boîte-ci m'a coûté 3,90. Ça veut dire qu'on passe de 7,90 pour le NurofenFem à 3,90 euros pour le même médicament. La même chose, le même nombre de comprimés, tout est pareil, sauf le packaging qui vous coûte le double", conclut-il sur le sujet, avant de conseiller les auditeurs sur la prise de ces médicaments.
Ce n’est pas la première fois que ce médicament du laboratoire Reckitt Benckiser Healthcar est mis en cause. En 2021, dans la chronique "En toute subjectivité" de France Inter, Anne-Cécile Mailfert, fondatrice de la Fondation des femmes, évoquait déjà le prix de "cette petite boîte rose", coûtant selon elle "14% fois plus cher" que le médicament de base, identique. "Ça ne vous choque pas, une ‘taxe rose’ si assumée et banalisée, en 2021 ?", s’interrogeait-elle déjà.