Une indignation partagée. Ce mardi 12 novembre, sur le plateau de La chaîne L’Équipe, Brahim Asloum s'est exprimé sans détour pour défendre Sarah Ourahmoune. "J’ai un peu honte, j’ai mal, franchement je souffre, je me mets à la place de Sarah", a-t-il réagi, très ému. Candidate à la présidence de la Fédération française de boxe (FFB), la vice-championne olympique à Rio en 2016 a annoncé son retrait de l’élection ce lundi 11 novembre, après avoir été victime d’attaques racistes et sexistes sur les réseaux sociaux. Elle assure également avoir été la cible d’attaques par d’autres membres de la Fédération durant la campagne.
Sarah Ourahmoune était candidate en binôme avec Dominique Nato, le président sortant, et était pressentie pour co-présider la FFB à partir du 14 décembre et jusqu’en 2028. "J’ai été la cible d’attaques racistes et sexistes", a expliqué l’ancienne boxeuse dans un post Instagram, révélant avoir reçu "des mots comme ‘l’arabe de service’, ‘femme de ménage de la Fédération’, ou encore ‘la chienne de…’, sans compter les messages anonymes d’une violence inouïe et profondément choquante", dénonce-t-elle. "Je ne peux l’accepter. Je refuse de me taire", poursuit l’actuelle vice-présidente. "Et, pour la première fois, je ressens que ce combat-là, ce n’est pas ici, à cette place que je vais le mener. Je suis scandalisée, et profondément attristée. Je découvre avec une douleur sincère que mon sport, celui que j’ai tant aimé, traverse une période de souffrance qui va au-delà des simples rivalités. Notre société est en souffrance, et je suis inquiète pour nous tous", écrit-elle encore.
Un message qui a fortement révolté le champion olympique de Sydney et consultant de France Télévisions. "Ce sont des gens avec des origines, des gens comme nous, qui se permettent de l’insulter. De quoi on parle ?", s'est-il offusqué. "Mais pour qui vous vous prenez ? Ce groupe de collectif d’entraîneurs, les trois quarts d’entre eux n’ont pas fait le dixième de ce qu’a fait cette championne", a-t-il lancé. "Ils se permettent de mettre son titre en jeu, de parler de ses origines, de lui manquer de respect. Elle est beaucoup plus cultivée que les trois quarts des entraîneurs de ce collectif. Mais pour qui vous vous prenez ? À la base, ce sont des éducateurs sportifs, qui se permettent de parler comme ça de leur entourage, mais quel exemple de merde !", a-t-il encore souligné avec force.
"Nous c’est que des jeunes issus de l’immigration qui sont déjà en difficulté. Ces propos ne doivent pas exister chez nous, je ne dis pas qu’ils doivent exister ailleurs, mais encore moins ici !", s’est-il encore révolté. "Sarah, dans toutes les instances, c’est une personne respectée. On a rarement quelqu'un, dans notre discipline, je parle de la boxe, qui arrive à ce niveau intellectuel et là, on lui manque de respect comme ça, comme si c’était une planche pourrie… Tout ce qu’on dit au quotidien ça sert à rien, parce que ce sont qui sont sur le terrain soit disant qui doivent prôner la bonne parole, des bonnes actions, faire grandir nos enfants, leur donner un espoir de s’épanouir, et bien dans leur dos, voilà ce qu’ils disent de nos champions et nos championnes", a-t-il conclu dans une séquence que Puremédias vous propose de visionner.