
Il y aura encore du beau monde sur le tapis rouge de cette cinquantième édition des César. La grande messe du cinéma français, diffusée en clair sur Canal+ ce vendredi 28 février, accueillera plusieurs grands noms du septième art, à commencer par sa présidente d'un soir, Catherine Deneuve. La comédienne aux 70 ans de carrière a mis de côté ses réserves sur la remise de prix annuelle pour ouvrir la cérémonie sur la scène de l'Olympia. Avant de laisser bien volontiers la lumière aux récompensés. "Je vais monter trois minutes sur scène, ce n’est pas le moment que je préfère d’ailleurs, et après je vais suivre la cérémonie", a-t-elle prévenu dans les colonnes du "Monde" cette semaine. Celle qui a déjà reçu le fameux graal à deux reprises (en 1981 pour "Le Dernier Métro" et 1993 pour "Indochine", a accepté de ré-endosser ce rôle de présidente - elle avait déjà rempli cette mission honorifique en 1983 - pour cette édition anniversaire, malgré ses désaccords avec le système des César. "Les règles de vote ne sont pas assez claires", avait-elle dénoncé dans un entretien accordé à "Tecknikart" en 2017, remarquant aussi que "la soirée n’est pas assez festive et toute la profession n’y est pas représentée". Et Catherine Deneuve n'est pas la seule à éprouver aucune considération pour cette tradition qu'elle juge sans intérêt.
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Gérard Lanvin a été récompensé à deux reprises lors de la cérémonie des César, en 1995 ("Le fils préféré") et 2001 ("Le goût des autres). Deux statuettes qu'il n'a jamais voulu récupérer sur place. "J'ai toujours refusé de m'y rendre à cause de cette notion du meilleur de l'année. Être acteur, c'est l'inverse d'un concours", avait fait savoir la forte tête dans un entretien accordé à "Gala" en 2019. Face aux équipes de "Sept à huit", il avait violemment taclé cette soirée particulièrement ennuyante à son goût. "Tout le monde s'emmerde, c'est clair", avait-il révélé. "Tout le monde trouve ça lamentable mais personne n'ose le dire. C'est une cérémonie un peu prétentieuse où, je suis désolé, tout le monde s'emmerde".

Albert Dupontel partage l'opinion de son confrère sur le manque de sens des distinctions dans cette industrie. C'est pourquoi il manque à l'appel chaque année, alors que son travail est régulièrement mis en valeur par des prix, dont sept pour "Adieu les cons" en 2021. "Ce n'est pas que je les aime pas. C'est difficile en terme de goût de dire c'est le meilleur. C'est très personnel, c'est un peu gênant d'être le meilleur en terme de goût", avait-il tenté d'expliquer sur le plateau de "C à vous", avant d'assurer "se foutre" totalement des César "à titre personnel".
Le talk-show de France 5 avait également recueilli la diatribe de Mathieu Kassovitz sur cette remise de trophées. Lui aussi a sommé une tierce personne de les récupérer à son nom car pas "très porté sur les prix". "J'ai été dans une école qui ne donnait pas de notes, donc je n'ai pas du tout été éduqué de cette façon-là. Je trouve ça très malsain, les prix. J'essaye de ne pas aller les chercher au maximum, je ne trouve pas ça intéressant", avait indiqué le réalisateur de "La Haine". Dans un tweet balancé sur X en 2012, il avait pris moins de gants pour "enc****" le cinéma français", coupable, à ses yeux, de ne pas reconnaître la qualité de son film engagé "L'ordre et la morale". "Vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus (…) Narcissique et prétentieux. Je le suis. Je l'affirme. Je vous emmerde. Bonne journée", avait écrit le meilleur espoir masculin en 1995.
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Marina Foïs avait, elle, joué les frondeuses en 2022, édition succédant à celle où elle avait incarné les maîtresses de cérémonie. Un peu amère, l'actrice avait avoué être un peu "vexée" de ne pas avoir été nommée pour son rôle dans "La Fracture" de Catherine Corsini. "Quand on n'a rien à gagner, autant regarder le truc à la télé !", avait-elle balancé. En 2007, sa consoeur Isabelle Mergault était également aux abonnés absents. Pourtant, l'actrice devait y recevoir un prix pour son premier film, "Je vous trouve très beau", mais elle s'était "dégonflée" à la dernière minute. "Je me suis dit 'si j’ai le César, je vais pleurer, je vais bafouiller, je vais être ridicule'… et je ne voulais pas pleurer", s'était-elle justifiée, regrettant sa décision qui partait d'un bon sentiment. Cette année, Artus aurait voulu faire partie de la sauterie, mais, retenu par son one-man-show, le géniteur d'"Un p'tit truc en plus" pourrait être primé à distance.