Elles l'ont fait ! Au terme de la finale la plus serrée de l'histoire de "Pékin Express", Cécile et Marion, "les copines étudiantes" comme elles ont été surnommées tout au long du jeu de M6, ont remporté cette "Route des tribus légendaires" face à Etienne et Judith. Seulement 1'30 séparaient les deux binômes lors de l'ultime course qui s'est déroulée à Johannesburg. Après 42 jours d'aventure à travers la Tanzanie, le Mozambique, le Lesotho et l'Afrique su Sud, les deux amies ont percé en premier la toile avec le logo "Pékin Express" synonyme de victoire, avec 4.900 euros en poche. Les deux candidates avaient en effet très bien commencé les sprints intermédiaires en grappillant de l'argent à leurs adversaires, avant de perdre presque l'intégralité de leur cagnotte lors de la troisième et dernière course avant le sprint final. Pour Puremédias, les deux compétitrices de la saison reviennent sur cette expérience, qui les a fait passer d'"amies à sœurs".
Propos recueillis par Léa Stassinet
Puremédias : Au cours de cette finale, vous avez dit à plusieurs reprises vouloir gagner "pour l'honneur". Pourquoi ce terme ?
Marion : Depuis le début, on a tout fait pour, on est arrivées là parce qu'on s'est quand même clairement donné les moyens. Ensuite, on est arrivées en finale sur de bonnes bases car on partait avec 45.000 euros de gains qu'on avait gagnés avec nos amulettes sans qu'aucune ne nous soit donnée (les candidats éliminés doivent donner les amulettes en leur possession au binôme de leur choix, ndlr). En plus de ça, on avait commencé à grappiller de l'argent au début de la finale. Et puis à la dernière mission, on a perdu quand même 61.000 euros...
Dans quel état d'esprit êtes-vous à ce moment-là ?
Marion : Ça nous a mis un petit coup parce que c'est une grosse somme. Mais on ne s'est pas du tout démoralisées parce qu'on n'était pas venues faire "Pékin Express" pour gagner de l'argent mais pour gagner en expérience, en maturité. Et du coup, on a gagné "Pékin Express" avec 4.900 euros. On voulait pouvoir dire : "On a gagné Pékin Express". Alors certes, avec 61.000 euros en moins que ce qu'on aurait pu avoir, mais avec des expériences et d'autres richesses en plus.
Qu'est-ce que vous ressentez quand vous arrivez en bas des marches et que vous voyez cette toile qui n'est pas encore percée ?
Cécile : C'est inexplicable parce que c'est un mélange d'émotions. On est au 42e jour, c'est la fin de l'aventure. On n'en peut plus, on est à bout, on est à la fin d'un sprint final dans lequel on court avec nos sacs à dos, surtout que Marion a le mien. Et en fait, on est à la fois tellement heureuses, tellement fières et à la fois, on est épuisées et on se dit "on l'a fait, on a gagné". Ça part dans tous les sens dans notre tête.
C'est la finale la plus serrée de l'histoire du jeu, Stéphane Rotenberg vous l'annonce quelques instants plus tard. On voit Etienne et Judith qui arrivent seulement 1'30 après vous sur la ligne d'arrivée et Judith qui s'effondre en voyant qu'ils ont perdu. Comment célébrer sans culpabiliser à ce moment-là ?
Marion : On célèbre avant qu'elle arrive. Intérieurement, on est heureuses mais Judith, on sait à quel point c'est son rêve quand même. Elle a postulé huit fois depuis ses 18 ans pour participer à "Pékin Express", donc c'est quand même énorme.
Cécile : Mais on n'a pas démérité pour autant. On est fières d'avoir gagné.
Marion : Et on ne s'excuse pas d'avoir gagné non plus.
Cécile : On est fières, mais dans le respect. Et c'est pour ça qu'on ne nous voit pas gigoter partout alors que souvent, à la fin, dans les finales de "Pékin Express", ils dansent, ils crient, ils chantent. Nous, on est beaucoup plus calme parce qu'en fait, l'écart est tellement maigre qu'on n'a pas le temps de se relever qu'ils sont déjà là. Et on a beaucoup de respect pour ce binôme qu'on a affronté en finale. On a essayé de célébrer modérément devant eux.
Vous avez été considérées comme les compétitrices de cette saison 20, faisant passer le jeu et la gagne parfois avant les affinités. Est-ce que ce qui a été montré à l'écran, c'est fidèle à ce que vous pensiez être dans la vie ?
Marion : Ce qui a été montré, c'est complètement nous. Après on ne passe pas forcément la compétition avant les affinités, parce que c'est deux choses complètement différentes. On peut avoir des affinités et en même temps se dire : c'est le jeu.
Cécile : Dans le jeu, on est adversaires. En dehors du jeu, on est amis et c'est souvent comme ça. Marion et moi on a fait de la compétition sportive, du tennis. Sur un terrain de tennis, on est adversaires mais après, on va boire un coup ensemble. C'est pareil dans "Pékin Express".
Marion : On joue toujours avec nos valeurs. On ne l'a jamais "mise à l'envers" à quelqu'un. On a juste joué avec nos armes, on a gagné des avantages et on les a joués, mais sans avoir pour but de mettre l'autre en difficulté.
Est-ce que vous aviez conscience de votre statut de favorites ? Est-ce qu'il y a eu un moment de bascule ?
Cécile : Ça a basculé à partir du moment où on a fait le duel final contre Max et Hélène, qui étaient des adversaires de taille, et du coup qu'on a renvoyés en France. Et à partir de ce moment-là, on a senti que dans la tête des autres adversaires, il y avait eu un petit truc qui disait : "Ah ouais, quand même, elles sont fortes". Et l'étape d'après, on la remporte avec le drapeau blanc. Jamais personne n'a vu ce drapeau blanc à part nous, c'était une première dans "Pékin Express". On gagne l'amulette et derrière on a gagné plusieurs étapes donc à partir de ce moment-là, on savait qu'on devenait des adversaires de taille.
On a vu que certains binômes, comme celui d'Alison et Amandine, les mamans jumelles, avaient été victimes d'une vague de haine après ce qui avait été considéré comme un manque de fair-play. Est-ce que vous, vous avez subi ça sur les réseaux sociaux pendant la diffusion ?
Marion : On n'a pas vécu ça. Certes on ne peut pas plaire à tout le monde mais c'est toujours bienveillant à l'image du programme, en fait. On a eu peut-être 98% de messages positifs. Bien sûr on condamne tout ce qui est harcèlement et on a essayé de les soutenir comme on pouvait d'ailleurs. Mais à titre personnel, nous, on n'a pas été victimes de vague de haine.
Je pense notamment à l'avantage que vous avez eu en séparant les binômes. Adrien par exemple vous en voulait beaucoup sur le moment d'avoir mis Patricia au stop alors qu'elle ne parle pas anglais.
Cécile : Que les candidats nous en veuillent sur le coup, c'est normal. Je les comprends parce qu'on les met en difficulté. Mais en réalité, sur les réseaux sociaux, on a eu quasiment que du positif parce que les gens se sont dits : elles ont joué avec leurs armes. Et puis quoi encore ? C'est un avantage, on l'a gagné. Et s'ils l'avaient gagné, moi, je refuse de croire qu'ils ne l'auraient pas utilisé. Tout le monde aurait fait pareil. Le but de "Pékin Express", c'est de gagner. Alors certes, les candidats étaient déçus sur le coup, mais sur les réseaux sociaux, 99% des gens nous ont comprises. Et d'ailleurs, aucun des binômes ne nous en a voulu après le jeu.
Qu'est-ce que cette aventure a changé entre vous ?
Marion : "Pékin Express", ça passe ou ça casse. Il y en a qui viennent avec des liens familiaux et nous, on était amies. Et bien souvent, il y a beaucoup de frictions et nous, zéro. Donc c'était quand même étonnant parce qu'on a deux forts caractères et puis on a des personnalités quand même bien différentes. On a six ou sept ans d'écart d'âge donc sur le papier, on aurait pu se déchirer plus d'une fois et pas du tout. On a été super complices et puis à l'écoute de l'autre. Ça nous a soudées plus que jamais. Quoi de mieux que "Pékin Express" pour créer une amitié durable ? (Rires)
Est-ce qu'il y a certaines décisions ou faits de jeu que vous regrettez avec le recul ? Des choses que vous auriez faites différemment ?
Cécile : Aucune puisqu'on a gagné.
Marion : S'il y avait quelque chose à refaire, à changer, on ne changerait rien du tout. Parce qu'on a joué avec nos valeurs, on s'est dépassées, on s'est découvertes, on a renforcé notre amitié. On a rendu fiers nos proches et cerise sur le gâteau, on a gagné. Donc, en fait, ce serait bête de changer le moindre petit truc de notre aventure, elle est parfaite sur le papier.
On a parlé des petites tensions qu'il y a pu avoir avec les autres binômes sur la saison, mais sur les réseaux sociaux on a l'impression que vous vous entendez tous bien. Est-ce que vous vous revoyez souvent ? Avec qui avez-vous noué le plus de liens ?
Cécile : On se revoit tout le temps. J'ai plus vu les candidats que mes parents ces derniers mois. (rires) Un week-end sur deux ou sur trois, on s'organise des week-ends tous ensemble. On prend un Airbnb et on est tous ensemble, on va dans les villes de chacun. On est allés à Strasbourg, Troyes, Paris... On est tout le temps ensemble. On a créé des liens d'amitié sincères et forts et on s'écrit tous les jours. C'est une véritable famille, un cocon. Et seuls nous-mêmes, participants de l'aventure, pouvons le comprendre. Et c'est vrai que dans l'aventure, on a créé un lien particulier avec Esmeralda, surtout Marion. C'est vraiment notre meilleure copine de l'aventure. Et elle ne nous en veut pour rien du tout. (rires) Et là, la semaine prochaine, elle vient pour voir la finale et la semaine d'après, on va chez elle à Liège et on s'est vues la semaine dernière... On est tout le temps avec elle.
Y a-t-il eu des petites galères sur le tournage qui n'ont pas été montrées à l'écran ?
Cécile : On a plus galéré au stop que ce qui a été montré quand même ! On a l'impression qu'on claque des doigts et qu'il y a une voiture qui arrive. C'est pas ça non plus. (rires)
Et est-ce qu'il y a des choses qui vous ont surprises par rapport à l'idée que vous vous faisiez de "Pékin Express" ?
Cécile : Oui ! Alors c'est beaucoup plus difficile en vrai. Quand on regarde l'image, les treks, on a l'impression qu'ils sont faits en 20-30 minutes, que c'est de la balade dominicale. Mais nous on était sur des treks pendant 6-7 heures avec le sac à dos qui pèse 16 kilos... Et puis moi je suis arrivée en me disant que c'était de la télé. Qu'est-ce qu'ils vont tourner ? Qu'est-ce qui va être montré ? Est-ce qu'il peut y avoir de la triche ? Je suis arrivée avec les a priori de quelqu'un de normal qui débarque dans une télé. Mais il n'y a rien de tout ça. Il y a une transparence, un équilibre et une envie d'être juste avec tous les candidats qui est impressionnante. On est vraiment tous logés à la même enseigne. Et tout ce qui est montré est réel, c'était assez choquant.
Où en êtes-vous depuis la fin du tournage ? Est-ce que vous avez repris vos études ?
Cécile : Moi je suis en train de rédiger ma thèse de pharmacie. Je suis aussi créatrice de contenus sur les réseaux sociaux et en parallèle, j'ai lancé ma marque de boucles d'oreilles. Je m'occupe aussi de mon association en Tanzanie (elle préside l'association humanitaire Sunny Steps, qui vient en aide aux orphelins et vise à leur offrir de meilleures conditions de vie, ndlr).
Marion : Moi j'étais étudiante pendant "Pékin Express" mais j'ai été diplômée de l'école internationale de mode il y a deux jours (l'interview a eu lieu vendredi 28 mars, ndlr) ! Quand l'émission est arrivée, je développais ma marque de vêtements. Donc l'émission a un petit peu décalé mon projet de création, mais pour de bonnes raisons. Comme je viens d'être diplômée, ça me laisse du temps pour créer sur les réseaux sociaux, développer le mannequinat et surtout ma marque.
Depuis la diffusion, avez-vous eu d'autres opportunités professionnelles dans le milieu de la télévision ? Est-ce que vous aimeriez refaire d'autres émissions ?
Marion : Moi pour la vanne, je dis tout le temps que "Danse avec les stars", c'est mon rêve, parce que j'ai fait beaucoup de danse depuis toute petite. Mais je n'ai pas fait "Pékin Express" dans le but de perdurer à la télévision, c'est surtout pour me découvrir, pour l'aventure humaine.
Cécile : Chaque chose en son temps.
Et si M6 vous propose une saison All-Stars de "Pékin Express", vous y allez ?
Les deux en chœur : Oui oui, mille fois oui ! On prend nos sacs à dos et on y retourne.
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