

Les projets de restructuration se multiplient dans le monde de la presse. Après l’inquiétude des journalistes de "L’Équipe" à la suite de l’arrivée d’un nouveau directeur de la rédaction print et numérique, c’est au tour des salariés du "Parisien" de montrer leur mécontentement. À l’issue d’une assemblée générale qui s’est tenue la veille, 163 d’entre eux ont voté en faveur d’une grève de 24 heures qui aura lieu ce vendredi 7 mars 2025. À noter que 143 s’y sont opposés et que 13 se sont abstenus, selon l’Agence France Presse. Durant ce laps de temps, aucun article des contestataires ne pourra être mis en ligne ou publié dans l’édition papier sauf s’il a été écrit et transmis avant ce jeudi à minuit. Le quotidien est cependant bien paru ce jour. La Une titrait notamment sur la grande inquiétude des jeunes face aux tensions internationales.
Les employés du groupe expriment leur inquiétude face à un plan de réorganisation prévoyant la suppression de 39 postes sur la base du volontariat. Il a été dévoilé mi-février en vue de la "modernisation" du fonctionnement de sa rédaction qui compte 419 membres engagés à temps plein. L’enjeu ? Une refonte de ses services avec "le développement des abonnements numériques" et l'accélération de la transition pour pallier "un problème économique absolument majeur", selon les mots du PDG du groupe "Les Echos"- "Le Parisien", Pierre Louette, à l’AFP.

À terme, il s’agit de "continuer à produire de mieux en mieux des contenus qui seront achetés, choisis, qui provoqueront des abonnements" tout en "réduisant les coûts". De son côté, l’intersyndicale (FO, CGT, SNJ) redoutent qu’avec ces départs contraints, les salariés n’aient "plus les moyens de travailler correctement", et encourent "de graves risques psycho-sociaux", selon le texte adopté en assemblée générale. Elle alerte aussi sur une baisse de la "qualité éditoriale".
Ce mouvement social s’accompagne d’une motion de défiance à l’encontre de la direction. Elle a été largement approuvée (245 voix pour sur un total de 326 votants). Ces tensions s’inscrivent dans la durée. Un plan de réduction d'effectifs et de réorganisation avait déjà eu lieu en 2020. "Le Parisien" fait face à des difficultés financières : malgré 190.428 exemplaires vendus par jour en moyenne en 2024, en hausse de 1,23% sur un an, le journal aurait perdu 30 millions d'euros cette même année.