"Un quatrième plan social en onze ans". La rédaction du journal "Sud Ouest" a voté la grève pour une durée de 24 heures à 53,2% au cours d'une assemblée générale organisée mardi 5 mars 2024, a annoncé le Syndicat national des journalistes (SNJ) du titre dans un communiqué publié le même jour. "61% des consultés avaient voté pour le principe d'une grève imminente et 91% pour une grève pendant les négociations", est-il précisé.
Quelques heures plus tôt, Nicolas Sterckx, directeur général de la Sapeso – la société éditrice du quotidien – avait présenté en interne un projet de réorganisation dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). "Malgré les efforts menés, les économies sont insuffisantes pour compenser la baisse des revenus liés aux journaux papier", justifie la direction dans un communiqué.
Ce PSE a pour objectif de "retrouver une rentabilité pérenne malgré la décroissance de la vente de journaux". Une première série de mesures d'économies avait en effet été mise en place, et en particulier une réduction de la laize du journal, qui a permis une diminution de la consommation de papier de 12% au début de l'année 2024.
Selon le SNJ, ce "plan social mortifère" et "inacceptable", qui intervient deux semaines à peine après le lancement de la nouvelle formule à taille réduite du journal, implique la suppression de 118 postes au total, dont 25 à la rédaction, et pourrait entraîner la fermeture des agences de Oloron-Sainte-Marie et Orthez dans les Pyrénées-Atlantiques et de Sarlat en Dordogne.
"Le Béarn pourrait payer un lourd tribut avec la suppression envisagée de trois journalistes et une assistante à l'agence de Pau", ajoute le SNJ, qui rappelle qu'en 2022, année du dernier plan de restructuration en date, "Sud Ouest" s'était "totalement retiré de la Charente".
Le SNJ ajoute que la direction du quotidien songe à "une plateformisation des desks" réduite à trois zones "pour supprimer 11 postes". "Pour le SNJ, il s'agit là d'une robotisation et d'une dévalorisation du travail des journalistes éditeurs", déplore le syndicat qui estime qu'il "n'est pas de stratégie viable au plan économique qui ne passe par l'information, donc la rédaction".
"Les ventes de journaux print et numérique représentent plus de 60% du chiffre d'affaires de 'Sud Ouest'. L'éditorial tire toutes les autres activités. Comment espérer endiguer l'érosion des ventes papier et prétendre la compenser par la conquête d'abonnés numériques sans proposer plus et surtout mieux d'information régionale ?".