"La ‘neutralité’ du 'Monde' n’a jamais existé", écrit-elle. Dans un long message posté sur le réseau social X ce mercredi 18 décembre 2024, Caroline Fourest s’est lancée dans un long plaidoyer contre le journal. L’essayiste et directrice éditoriale du magazine "Franc Tireur" réagissait à un article du "Figaro", déplorant "un malaise grandissant sur le traitement d’Israël" au sein du quotidien, dans le cadre des conflits armés au Proche-Orient. "Les gens ont peur, c’est l’omerta", témoigne un journaliste anonymement dans ce papier signé Eugénie Bastié, éditorialiste conservatrice, qui intervient également sur CNews et Europe 1.
"'Le Monde' fait référence mais il a des références : une ligne catho de gauche-woke tendance NFP, ‘nouvelle laïcité’ et parfois pro-islamistes" assure Caroline Fourest. "En 20 ans de journalisme sur les Frères musulmans, les coups les plus rudes, les articles les plus pervers, sont toujours venus du 'Monde' ou de son groupe ('Nouvel Obs', 'Télérama'...), même lorsque j’y tenais une chronique", poursuit-elle.
La polémiste, qui se positionne régulièrement contre ce qu’elle appelle "l’islamo-gauchisme" poursuit ensuite son analyse : "Cela va bien au-delà d'une grille pro-palestinienne, très bien démontrée par cette enquête du ‘Figaro’. Nous parlons d'une rédaction initialement catho de gauche, marquée par le trotskisme à la Edwy Plenel, qui attire de jeunes rédacteurs tendance LFI ou 'Mediapart', sous la houlette d'une direction woke".
Elle ajoute : "Pendant des années, l’islam y a été couvert par un journaliste fasciné par Tariq Ramadan (Xavier Ternisien) et le christianisme par un journaliste fasciné par le Renouveau charismatique (Henri Tincq)", avant de conclure : "On souhaite sincèrement bon courage à celles et ceux qui, à l’intérieur du ‘Monde’, souvent en souffrance, continuent à essayer de faire vivre une ligne plus nuancée et plus équilibrée."
Un message qui lui a valu une réponse de Claude Askolovitch, journaliste de "28 minutes" sur Arte et de la matinale de France Inter, ancien grand reporter au "Nouvel Observateur". "C’est le ‘Nouvel Obs’, sous ma signature, qui mit en cause Tariq Ramadan pour son texte sur les intellectuels juifs en 2003", rectifie-t-il, avant de dénoncer : "Cette manière de s’en prendre à Henri Tincq, qui n’est plus là pour se défendre, qui était une grande plume et une belle âme, est simplement odieuse."
À l'époque, Claude Askolovitch avait en effet ét celui qui avait lancé la polémique autour de l'intellectuel musulman, en repérant sa tribune qui listait alors "les intellectuels juifs". Un article qui avait entamé la chute de ce personnage médiatique, depuis accusé dans des affaires de violences en sexuelles. En septembre dernier, il a été condamné pour le viol d’une femme par la justice Suisse à Genève, à une peine de trois ans de prison dont un an ferme.