Ce mardi 24 septembre, dans sa chronique hebdomadaire pour la matinale d'Europe 1,Eugénie Bastié évoquait la question du déficit public, au centre des préoccupations du nouveau gouvernement de Michel Barnier. Celui-ci "pourrait dépasser cette année les 6% de PIB, contre les 5,1 % prévus", a annoncé le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin. Dans l'idée de faire des économies, l'éditorialiste qui officie dans "Le Figaro" mais aussi sur CNews et Europe 1, a ainsi évoqué le cas des retraités.
"Est-il normal qu'une génération entière vive en moyenne, mieux que les autres ?" a-t-elle lancé dans sa chronique. "Rappelons quelques faits : c'est la première fois de l'histoire de France que ceux qui ne travaillent plus sont plus riches que ceux qui travaillent. Les retraités ont un niveau de vie supérieur à l'ensemble de la moyenne de la population." Des propos contredits par "CheckNews" de "Libération", service de vérification des informations du journal. Se basant sur les données de l'Insee, le quotidien explique ainsi qu'en réalité, "'ceux qui ne travaillent plus'' ont un niveau de vie inférieur de 12% à "'ceux qui travaillent'".
"Alors je n'ai pas accès à l'article mais j'imagine que 'Libé' cherche à me contredire à tout prix", a écrit l'éditorialiste sur le réseau social X, en réaction à l'article. "D'abord je n'ai jamais employé le mot 'aisés'. Et j'ai toujours précisé que je parlais en moyenne", a-t-elle assuré, avant de citer d'autres études. "Je précise que je n'ai absolument rien contre les retraités, que j'adore mes parents et mes grands-parents et que j'aide même les vieilles dames à traverser la rue", a-t-elle écrit dans un deuxième message. "Je pointe simplement un déséquilibre générationnel flagrant dû à un système inepte qui se révélera intenable dans les années qui viennent", conclut-elle.
Auteur de l'article, le journaliste Luc Peillon, rédacteur en chef adjoint du service "CheckNews", lui a ensuite répondu : "Le préalable à ma réponse serait de vous conseiller de lire l'article auquel vous répondez, mais vous n'en éprouvez visiblement pas la nécessité", écrit-il. "Je consens néanmoins bien volontiers à en reproduire ici ses principaux éléments" ajoute-t-il, avant de dérouler une nouvelle fois son explication, justifiant en premier lieu l'utilisation du mot "aisé" dans le titre.
"Vous utilisez successivement deux termes qui n'ont pas le même sens. Vous parlez ainsi de 'riche', ce qui renvoie au patrimoine (le stock), puis de 'niveau de vie', qui renvoie au revenu (le flux)", commence-t-il. "Face à ce mélange de concepts assez éloignés, j'ai résumé votre pensée par "aisés" dans le titre. Mais le terme le moins imprécis dans votre chronique étant 'niveau de vie', j'en ai déduit que vous parliez bien de revenu, et non de patrimoine", poursuit Luc Peillon. Le journaliste détaille ensuite les données qui lui ont permis de contredire les propos de l'éditorialiste conservatrice, avant de conclure : "Bref, votre affirmation selon laquelle 'c'est la première fois de l'histoire de France que ceux qui ne travaillent plus sont plus riches que ceux qui travaillent' - socle de votre chronique - est fausse."