La couverture médiatique du décès de Jean-Marie Le Pen n'en finit pas de faire débat au sein des rédactions. Par la voix de son cofondateur, "Le Gorafi" a dû s'expliquer sur l'accroche et le timing de la nécrologie, publiée quatre minutes après la disparition du dirigeant politique. Dans la soirée du mercredi 8 janvier, c'était au tour d'un responsable de "Mediapart" d'exprimer ses regrets au nom du journal numérique pour le traitement de cette actualité, pas à la hauteur de ses exigences habituelles. "Après avoir publié 2 articles qui ne correspondaient pas à la couverture que nous souhaitions proposer du décès d’un homme qui a installé l’antisémitisme, le négationnisme, le racisme, l’homophobie et la sérophobie… au cœur du paysage politique, Mediapart présente ses excuses", a écrit sur le réseau social X David Perottin, chargé du pôle enquête du site d'investigation.
Il a ensuite partagé un billet de blog signé de la présidente et directrice de la publication de Mediapart Caroline Fouteau, mis en ligne à l'attention des lecteurs pour réprouver les deux articles en question, "commandés à un contributeur extérieur", et qui "n'auraient pas dû être publiés seuls et en l'état". "Après publication, il est apparu qu’une grande partie de notre collectif ne se retrouvait pas dans ces mots", a indiqué l'auteur de cette lettre d'excuses, concluant que "Mediapart aurait dû anticiper et créer les conditions, avant publication, d’un échange éditorial fécond avec l’auteur dont le travail sur l’extrême droite est reconnu". La leçon semble en tout cas être retenue par Caroline Fouteau, qui conclut : "Cette erreur rappelle que la course à la mise en ligne est toujours mauvaise conseillère".
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En décembre dernier, "Mediapart" avait annoncé se retirer de X le 20 janvier 2025, date à laquelle Donald Trump débutera son deuxième mandat à la Maison Blanche. "Mediapart refuse de servir la cause des ennemis du journalisme et de l'intérêt général", clamait la directrice de publication Carine Fouteau pour s'ériger contre la prise de fonctions d’Elon Musk, propriétaire de X, à la tête du ministère de "l’efficacité gouvernementale" aux États-Unis. Selon elle, et "contre le chaos de l'information" assuré par l'instrumentalisation de cette plateforme par le milliardaire, son média a "une bataille historique à mener en défense de notre mission d’intérêt général, qui consiste à rechercher la vérité des faits, en produisant des informations recoupées, vérifiées et documentées".