

"Les salariés de 'Marianne' soutiennent l'offre de rachat de Jean-Claude Delgènes". C'est via un communiqué publié sur son compte X (ex-Twitter) que la Société des rédacteurs de "Marianne" s'est prononcée en faveur de l'offre formulée par l'économiste et président fondateur de cabinet d’expertise Technologia pour racheter le titre prochainement dirigé par Frédéric Taddeï.
Il s'agit en fait de la seconde offre déposée par Jean-Claude Delgènes. "Les salariés de 'Marianne' ont eu connaissance, ce mardi 11 février, du rejet par CMI France (l'actuel propriétaire du journal, ndlr) de la première offre de rachat formulée par Jean-Claude Delgènes et ses partenaires, visant notamment à transformer 'Marianne' en société coopérative (Scic)", écrit la Société des rédacteurs. "L’offre est soi-disant décevante sur le prix de rachat, ainsi que sur le plan de développement. Or, nous étions à l’équilibre par rapport à l’offre proposée par Jean-Martial Lefranc, et nous n’avions pas encore présenté notre projet", avait déploré Jean-Claude Delgènes auprès de nos confrères "L'humanité".

Mais les négociations se sont poursuivies et "la rédaction a appris, dans la foulée de ce refus, qu'une seconde offre mieux-disante serait bientôt soumise à CMI", poursuit le communiqué. Une bonne nouvelle pour les salariés du journal, qui indiquent que "tant en termes d'indépendance éditoriale que de solidité financière, le projet Delgènes recueille un large soutien au sein de la rédaction". 88% d'entre eux se sont en effet prononcés pour cette offre de l'économiste et de ses partenaires, un collectif initié par des journalistes de "Marianne".
L'offre de base prévoyait "un plan de développement de l’hebdomadaire avec l’ambition d’un retour à l’équilibre pour 2028. Dans ce cadre, 5 millions d’euros doivent être injectés en plus du prix d’achat", explique "L'humanité". "Il s’agit d’un engagement collectif pour préserver un outil d’information essentiel à la vitalité démocratique de notre pays", précise de son côté Jean-Claude Delgènes. Sa deuxième proposition aura-t-il plus de succès auprès de Denis Olivennes, président du conseil de surveillance du groupe CMI et bras droit du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, actuel propriétaire de "Marianne" ?
Ce dernier avait mis en stand-by son projet de vente du magazine après les échecs des précédentes négociations avec d'autres candidats. L'an dernier, les propositions de rachat de Pierre-Édouard Stérin, fervent catholique, libertarien et proche de l'extrême droite, puis de l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc, repreneur du groupe de presse jeunesse conservateur Fleurus en 2009, se sont heurtées à la résistance de la rédaction et n'ont pas abouti.