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"Une violente campagne de harcèlement nourrie par plusieurs contre-vérités" : "Le Monde" monte au créneau pour défendre sa journaliste envoyée aux obsèques de Jean-Marie Le Pen
Publié le 14 janvier 2025 à 15:01
Par Léa Stassinet | Journaliste
Venue du royaume d'"Intervilles" (Mont-de-Marsan), Léa Stassinet a été bercée par la "Nouvelle Star". Elle ne rate jamais les César ni l’Eurovision, synonymes de soirée pronostics entre amis. Passionnée de tennis et de politique, elle suit toutes les soirées électorales, sauf pendant Roland-Garros.
La direction du journal a publié un article sur son site internet pour apporter son soutien à Ivanne Trippenbach, accusée par l'extrême-droite de s'être infiltrée dans l'église où étaient célébrées les obsèques de Jean-Marie Le Pen à La Trinité-sur-Mer.
L'annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen, le mardi 7 janvier 2025 sur BFMTV. © BestImage
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La couverture médiatique des obsèques de Jean-Marie Le Pen a été accompagnée de son lot de polémiques. Deux ont été lancées par le média d'extrême-droite "Frontières". La première concernait BFMTV, que le site internet dirigé par Erik Tegnér avait accusé d'avoir voulu payer des riverains de la Trinité-sur-Mer (Morbihan), pour accéder aux jardins et filmer les obsèques du co-fondateur du Front national. 

Une journaliste du "Monde" accusée de s'être "infiltrée" dans l'église pour les obsèques de Jean-Marie Le Pen

Des accusations niées en bloc par la chaîne sur son compte X (ex-Twitter) : "BFMTV dément que des journalistes de la chaîne aient proposé à la Trinité-sur-Mer de louer des jardins pour un point de vue sur les obsèques de Jean-Marie Le Pen", a-t-elle expliqué avant d’ajouter que ces pratiques étaient "contraires à [son] éthique journalistique". La direction de la chaîne indiquait se "réserver le droit de poursuivre en diffamation les auteurs de ces fausses informations". Deux jours plus tard, ce mardi 14 janvier, "Frontières" a mis à jour son article, le retitrant ainsi : "Obsèques de Jean-Marie Le Pen : un individu se faisant passer pour un journaliste de BFM a proposé de l’argent aux locaux pour filmer depuis chez eux".

Dans ce même article, le média affirme que la journaliste du "Monde" Ivanne Trippenbach "s'est introduite dans l’église malgré l’interdiction stricte faite aux médias. Elle a dû être escortée hors des lieux par Caroline Parmentier, députée RN et ancienne responsable presse de Marine Le Pen". Sur le plateau de "TPMP" lundi 13 janvier, le fondateur de "Frontières" a persisté et signé : "Ivanne Trippenbach, journaliste au 'Monde', s’est infiltrée dans l’église lors des obsèques de Jean-Marie Le Pen. D'autres journalistes le savaient. Aucun d’eux n’a dénoncé les pratiques de leur collègue : ils sont tous amis, se protègent et sont corporatistes !", a-t-il écrit sur X, relayant son passage sur le talk de C8 animé par Cyril Hanouna.

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"Ivanne Trippenbach n'a rien fait d’autre que son travail"

Une accusation qui a donné lieu à une "violente campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux nourrie par plusieurs contre-vérités", a dénoncé lundi 13 janvier la direction du quotidien sur son site, dans un article intitulé : "En réponse à une campagne de cyberharcèlement contre une journaliste du 'Monde'". Le député RN Alexandre Allegret-Pilot a par exemple écrit sur X : "Soutien à Yvanne (sic) Trippenbach. Je plaisante. Lâchez-vous. 'Qui vit par l’épée périra par l’épée'".

Dans son communiqué, la direction du "Monde" donne sa version des faits. "En réalité, quelques minutes avant la cérémonie, la responsable du service de presse du RN a invité le petit groupe de personnes qui se tenait devant l’église à y entrer car il restait des places à l’intérieur. Notre consœur faisait partie de ce groupe et s’est immédiatement identifiée auprès de cette responsable qui a pris note de sa présence… avant de lui faire quitter l’église un quart d’heure plus tard".

"Contrairement à ce qui continue d’être dit, notre journaliste n’a pris aucune photo, ni vidéo et avait pris soin de couper son portable dès l’entrée", ont poursuivi les responsables du journal, avant d'apporter leur "soutien à Ivanne Trippenbach, qui n’a rien fait d’autre que son travail de journaliste, lequel consistait à raconter cette journée". "'Le Monde' poursuivra systématiquement les auteurs de menaces et injures sexistes, antisémites et racistes dont elle fait l’objet depuis trois jours", conclut la direction du quotidien.

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