L'affaire Guillon le poursuivra jusqu'à la fin de son mandat. Interrogé dans L'Express cette semaine, le président de Radio France Jean-Luc Hees revient une énième fois sur l'éviction de l'humoriste de son antenne, en juin 2010. Il persiste et signe, assurant ne regretter "aucunement" l'avoir licencié. "Le problème n'a jamais porté sur ses billets, explique-t-il. Guillon a poussé le bouchon un peu trop loin avec moi. Je ne pouvais pas accepter de me faire insulter par quelqu'un que cette maison emploie. Or cela s'est produit à trois reprises sur l'antenne de France Inter, c'était au moins deux fois de trop."
De son côté, Stéphane Guillon, qui vient de sortir un livre sur son départ de la station ("Je me suis bien amusé, merci !" Ed. Seuil) assure que les attaques envers son ex-patron étaient une réponse aux siennes dans la presse. Il le rappelle dans son ouvrage, de manière précise et chronologique. Selon Jean-Luc Hees, son humour n'était pas en cause. Même si certaines chroniques lui ont déplu, dont celle où il a ironisé sur la mort dans une catastrophe aérienne du président polonais, imaginant Nicolas Sarkozy à la place.
"Je n'ai pas trouvé cela très moral (...) On m'avait mis là pleurant à chaudes larmes sur le cercueil du défunt qui, dans la bouche de Guillon, était devenu mon deuxième père. Or il se trouve qu'on ne peut pas plaisanter sur ce sujet" explique-t-il. Depuis son départ, l'humoriste accuse Radio France d'être aux ordres et France Inter "une radio en perdition." Hees dément : "Sarkozy ne m'a jamais rien demandé (...) il a été impeccable." Puis conclut : "J'ai viré Guillon. Est-ce bien, est-ce mal ? Je m'en contrefiche." Un licenciement "abusif" selon les prud'hommes qui aura coûté 212.000 euros au contribuable.