Un document inédit, exclusif. Un beau coup pour TF1 et son magazine d'information, "Sept à huit". Dimanche soir, la Une diffusait de larges extraits des négociations entre Mohamed Merah et la police lors du siège de son appartement, pendant 32 heures, le 20 mars dernier. La rédaction du magazine a obtenu plus de quatre heures de bandes sonores et a choisi d'en diffuser plusieurs larges extraits contextualisés. Une diffusion qui a créé une immense polémique dès dimanche soir, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a "regretté" par communiqué cette diffusion car "aucune précaution n'a été prise pour respecter les familles des victimes." La police des polices a été saisie pour identifier l'origine de la fuite.
Du côté des familles de victimes, c'est la consternation. Ces enregistrements, placés sous scellé, n'auraient jamais dû se retrouver à la télévision. Leurs avocats vont saisir la justice ce lundi pour obtenir l'interdiction de leur diffusion sur internet. "Cette diffusion est scandaleuse car elle donne la parole en dernier à Mohamed Merah, une parole mensongère et manipulatrice (...) Le testament de Merah, ce sont ses crimes, pas ses paroles et nous ferons le nécessaire pour que cette diffusion ne se propage pas" estime l'avocat d'une des victimes, Me Patrick Klugman.
Dès hier soir, le reportage polémique avait été retiré du site internet de TF1, le CSA ayant même conseillé aux chaînes de ne pas reprendre les extraits de ce document. Ce matin, sur BFM TV par exemple, les enregistrements diffusés la veille ont été remplacés par des citations illustrées d'une photo. Emmanuel Chain, producteur de "Sept à Huit", s'est justifié auprès de nombreux médias dès hier soir, assurant que la chaîne et l'émission "avaient agi en reponsabilité" en diffusant ces extraits "à haute valeur d'information."