Plus de vingt ans après la première diffusion de la "Star Academy", les cicatrices laissées par l’émission restent vives chez certains de ses anciens candidats. Lors d’une récente vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, trois ex-participants de la célèbre émission de TF1 ont dénoncé l'absence de soutien de la production après la fin de l’aventure.
Magalie Vaé, gagnante de la saison 5, Jean-Luc Guizonne, finaliste de la même édition, et Cyril Cinélu, vainqueur de la saison suivante, ont ouvertement partagé leur ressenti sur le manque d'accompagnement qui, selon eux, a impacté leur parcours professionnel et personnel après le programme. Les trois ex-candidats ont d’abord évoqué le rôle de la psychologue pendant l’aventure. "On te dit, 'Vous pouvez continuer à la voir' quand tu sors, ce que j'ai voulu faire, car ta vie change totalement après l’émission", a confié Magalie Vaé. Mais cette aide est vite limitée. "Mais là, c'est à tes frais et ça, on ne te le dit pas", a-t-elle ajouté, soulignant le manque de transparence sur "l'après".
"La 'Star Ac'', c'est très beau. Mais l'après 'Star Ac'' a détruit beaucoup de candidats", a souligné Cyril Cinélu. "À cause d’un manque d’encadrement, d’accompagnement, de bienveillance finalement", a confirmé Jean-Luc Guizonne. "La production met un masque quand il s’agit de te vendre son truc" ajoute-t-il, soulignant que cette négligence a eu des conséquences dramatiques pour certains candidats.
Pour Cyril Cinélu, la dépression attend ceux qui, très jeunes, ont été promis à une carrière brillante mais se retrouvent sans perspective. "Quand tu as 20 ans et qu'on te dit 'Tu seras chanteur, tu vas cartonner', comment veux-tu comprendre (...) quand le soufflé est retombé, qu'il faut que tu ailles travailler à Zara ?", a fustigé l’ancien vainqueur de la "Star Academy". "Il n'y a pas de sous-métier, mais le mec à qui on a dit 'Tu seras chanteur', ça ne lui sort plus. Comme il se dit 'Je ne suis plus chanteur, j'ai raté ma vie', eh bien ça part dans une dépression", s'est-il confié.
Ce contraste brutal entre les rêves de gloire et la réalité du marché du travail, Magalie Vaé dit également l'avoir vécu après sa victoire en 2005, se sentant rejetée par l’industrie musicale. "J'ai ma fille, tu es obligée de payer tes factures, donc tu fais quelque chose à côté. Moi, en l'occurrence, j'ai ouvert une société d'événementiel, ce qui reste dans mon domaine. On m'a quand même dit 'Elle chante dans des mariages...'. Alors oui, tu ne passes plus à la télé mais tu restes dans ton domaine. Et parce que tu n'es pas invitée sur les plateaux et sur les radios, alors que c'est pas ta faute, eh bien t'es une grosse merde, t'es nulle, tu dois arrêter", a-t-elle dénoncé, avant de conclure : "Pourquoi je dois arrêter ? Être chanteuse, ce n'est pas passer à la télé. Être chanteuse, c'est être sur scène."