L'information était fausse mais elle a été reprise par de nombreux médias, dont l'AFP. Comme le révèle le site "Arrêt sur images", elle concerne la base de données des ex-clients de "Virgin Megastore qu'aurait acquis aux enchères un entrepreneur toulousain pour la somme très modique de 122,50 euros. L'entreprise de biens culturels Virgin est en effet placée en liquidation judiciaire depuis le 17 juin dernier et se sépare actuellement de tous ses actifs.
La plupart des médias, à l'image du Huffington Post qui a le premier évoqué le sujet, ont en fait relayé les déclarations d'un chef d'entreprise toulousain de 39 ans, David Daddi. Ce dernier, de bonne foi, affirmait avoir remporté cette base de données aux enchères sur le site liquidationsenchere.com. Créé le 1er juin 2013, ce site internet proposait à la vente le fameux fichier Virgin riche d'1,6 million de noms de clients dont 1,2 million d'adresse e-mail valides. Un véritable trésor de guerre qui n'aurait pourtant attiré pas plus de trois personnes selon David Daddi. Ce dernier a ainsi raconté la vente à une journaliste de l'AFP : "Je pense que les gens n'y ont pas cru : on était deux ou trois, je me suis engagé à aller jusqu'à 500 euros, ça s'est arrêté à 122,50 euros".
La dépêche de l'AFP a aussi exposé les motivations bienveillantes de l'entrepreneur toulousain. Ce dernier voulait par cette action "relancer les magasins placés en liquidation" en contactant les clients fidèles de Virgin présents sur ce listing afin de leur proposer d'investir quelques euros dans l'entreprise en liquidation. Bref, sauver Virgin Megastore par le "crowdfunding". Dans sa dépêche, l'AFP précisait que la validation de cette vente devrait attendre "la décision du liquidateur de Virgin". Avec le sceau de rigueur de l'agence ainsi apposé, l'information sera très vite reprise telle quelle par la plupart des grands médias.
Mais la réalité est bien différente. Le site liquidationsenchere.com n'est qu'un agrégateur d'offres provenant des sites de liquidateurs judiciaires. Les enchères payantes, qui s'y déroulent, donnent uniquement le droit de voir son offre présentée au liquidateur judiciaire sans aucune garantie d'acceptation. Et si l'offre présentée n'est pas jugée suffisamment élevée, le juge du commerce peut tout à fait la rejeter. En clair, David Daddi n'a en aucun cas acquis la base de données Virgin. Selon nos concrères, son offre à 122,50 euros n'aurait même pas été présentée au liquidateur judiciaire. C'est finalement le concurrent historique de Virgin, la Fnac, qui a remporté la mise pour un montant plus réaliste de 54.000 euros.