Etre en alerte et veiller. Dans les circonstances exceptionnelles que représente la mise en place de l'état d'urgence jusqu'en février, "Le Monde" a décidé de prendre garde aux dérives éventuelles. Le journaliste Laurent Borredon, chargé des questions de sécurité au sein du quotidien a décidé de mettre en place un "Observatoire de l'état d'urgence" sur sonblog.
L'état d'urgence, prononcé au lendemain des attentats et prolongé jusqu'en février par un vote du Parlement la semaine suivante, donne au civil des pouvoirs judiciaires. "La France s'installe pour une longue période dans un régime dérogatoire aux libertés publiques. Il ne s'agit pas ici de s'interroger par avance sur l'opportunité de ces mesures - le journal et son site offrent d'autres espaces pour cela -, mais simplement de documenter leur application sur la vie des Français" , explique le journaliste au sujet de son initiative.
Après avoir rappelé le nombre de perquisitions, d'assignations à résidence, d'interpellations et d'armes trouvées selon les chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur, Laurent Borredon précise sa volonté de les interroger pour mieux les comprendre et pour trouver les histoires qu'ils cachent.
"Qui sont les 933 perquisitionnés sans résultat (un chiffre minimal, puisqu'il est possible qu'une seule perquisition ait donné lieu à plusieurs interpellations) ? Qui sont ces 253 assignés à résidence ? Quelles sont les manifestations interdites par les préfets, et pour quelles raisons ? Notre objectif est simplement de rassembler en un seul lieu sur LeMonde.fr ces histoires, sous la forme de récits rédigés spécifiquement pour ce blog", précise le journaliste. L'Observatoire recense aussi les articles parus à la fois dans "Le Monde" et dans les autres journaux en rapport avec l'état d'urgence. Et il y a déjà plusieurs exemples, comme la perquisition musclée d'un restaurant de Saint-Ouen-l'Aumône samedi dernier.