Le problème avec les bonnes résolutions, c'est qu'on a tendance à les oublier. Dans un long entretien enregistré vendredi pour l'émission "60 minutes" de la chaîne CBS, Donald Trump s'est notamment confié sur son utilisation des réseaux sociaux, promettant, parole présidentielle oblige, d'en faire désormais un usage plus modéré. Une promesse qui n'aura pas passé le week-end.
Hier, sur Twitter, le président élu des États-Unis a violemment chargé le "New York Times", un quotidien qui, comme l'écrasante majorité des titres de presse américains, soutenait ouvertement Hillary Clinton durant la campagne. Le magnat de l'immobilier n'a pas manqué de le souligner dans un tweet à la tonalité un brin revancharde : "Ouah, le @nytimes perd des milliers d'abonnés à cause de sa couverture très mauvaise et hautement imparfaite du phénomène Trump".
Le futur locataire de la Maison Blanche n'en est pas resté là avec le quotidien. Quelques minutes plus tard, Trump remonte au créneau, s'exprimant sur le récent mea culpa du quotidien, exprimé par son directeur, Arthur Sulzbeger : "Le @nytimes a envoyé une lettre à ses abonnés pour s'excuser de leur mauvaise couverture de ma campagne. Je me demande si ça va changer – j'en doute ?".
Une heure plus tard, Donald Trump est revenu à la charge, dans un troisième tweet, s'en prenant cette-fois à des affirmations du journal : "Le @nytimes affirme aujourd'hui que DJT croit que davantage de pays vont se doter de l'arme nucléaire. Qu'ils sont malhonnêtes. Je n'ai jamais dit cela".
Hier soir, sur CBS, Newt Gingrich, proche et conseiller du futur chef d'Etat, admettait, lui, que "Twitter est une technique qui permet de toucher 13 à 14 millions de personnes gratuitement et de contourner le New York Times", avant d'avouer avoir conseillé à Trump d'avoir "toujours un relecteur" avant de tweeter. L'obsession de Trump à l'encontre du "New York Times" n'est pas nouvelle : au cours de la campagne, le milliardaire avait notamment taxé le quotidien de partialité, le qualifiant de "dégoûtant" et jugeant qu'il n'était plus une "source crédible" d'information.