Capture puremedias.com© Luc Ferry, invité du Grand Journal le 30 mai 2011.
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Les journalistes doivent-ils tout dire, tout écrire à propos de la vie privée des hommes politiques français ? Hier soir, la question était posée une nouvelle fois sur le plateau du Grand Journal où Luc Ferry était invité. Et l'ex-ministre de l'éducation nationale s'est insurgé contre cette course à la transparence absolue. « Les journalistes ne peuvent pas dire les choses qu'ils savent. Et je pourrais vous donner beaucoup d'exemples que vous connaissez comme moi parce que vous tombez sous le coup de la diffamation ! Le problème c'est est-ce qu'on veut une presse qui fait fi du principe de la diffamation et du respect de la vie privée ou pas. Est-ce qu'on veut une presse à l'américaine ou pas ? Nous n'en voulons à aucun prix, pour l'essentiel des journalistes que je connais » a-t-il expliqué.Mais la « diffamation » dont il parle, Luc Ferry était à un orteil d'y mettre les deux pieds dedans. Notamment lorsqu'il relaye une rumeur publiée ce week-end dans la presse : « Un exemple très frappant : dans les pages du Figaro Magazine de cette semaine, vous avez un épisode qui est raconté d'un ancien ministre, qui s'est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. Bon. Probablement nous savons tous ici de qui il s'agit ». Ali Baddou lui demande un nom. « Eh bien moi je sais, je pense que je ne suis pas le seul. Et donc, si je sortais l'affaire aujourd'hui - l'affaire m'a été racontée par les plus hautes autorités de l'Etat, en particulier par le premier ministre » répond Ferry.
Luc Ferry, qui n'a « évidemment pas » de preuves ne lâchera bien sûr aucun nom. Mais à quel article fait-il allusion ? A un encadré publié dans Le Figaro Magazine du week-end dernier dans les pages du dossier DSK. On pouvait y lire : « La loi du silence peut couvrir des crimes à l'étranger. Il y a quelques années, des policiers de Marrakech effectuent une descente nocturne dans une villa de palmeraie où une fête bien spéciale bat son plein. Les participants, des Français sont surpris alors qu'ils s'amusent avec de jeunes garçons (...) La police embarque les adultes pris en flagrant délit. Parmi eux (...) un ancien ministre français. Le consul de France local est aussitôt avisé, qui informe à son tour l'ambassade à Rabat. L'affaire est rapidement arrangée et "l'excellence" libérée sur le champ ».
Le Figaro ajoute : « Notre source marocaine craint pour sa carrière, l'affaire a été étouffée. Faute d'éléments de procédure ou de témoignage, la loi nous interdit légitimement de nommer le personnage ». Luc Ferry conclut : « Si je sors le nom maintenant et que je lâche le nom dans la nature, premièrement c'est moi qui serai mis en examen et je serai à coup sur condamné même si je sais que l'histoire est vraie ».
Cette séquence du Grand Journal hier avait un air de déjà-vu. Celle où Tristane Banon, invitée du dîner de Thierry Ardisson en 2007 parlait des violences que lui aurait infligées un certain Dominique Strauss-Kahn. Elle lâche le nom mais il est bippé au montage. Tout le monde autour de la table a l'air de savoir, entend cette déclaration choc mais ne dit rien. Une séquence qui appuie une nouvelle fois la thèse du « Tout le monde savait ». Cet échange télé ressort évidemment avec l'affaire DSK, vendu à plusieurs chaînes de télévision françaises et étrangères. Hier soir, tout le monde savait aussi pour cet ex-ministre dont parle Luc Ferry - du moins, les hautes autorités françaises. Et tout le monde - l'opinion publique - l'apprendra-t-il au prochain écart de l'ex-ministre visé ?
Mise à jour 17h37 : Nos confrères d'Arrêt sur images écrivent que la rumeur relayée par Luc Ferry hier soir avait déjà été évoquée dans L'Express... en 2005. Tous les détails ici.
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