Un témoin qui n'a laissé personne indifférent. Dimanche dernier dans "Sept à huit"*, le portrait de la semaine était consacré à la jeune Nina, qui s'est prostituée et a été violée durant son adolescence. Elle a relaté son expérience dans un livre co-écrit avec son père, Thierry Delcroix, qui apparaissait également sur TF1. Mais comme n'ont pas manqué de le relever de nombreux internautes, Nina avait été grimée avec un fond de teint sombre et une perruque afro, un artifice qualifié de "blackface", terme qui désigne le fait de représenter de manière caricaturale une personne noire.
La polémique a incité la production de "Sept à huit" à donner son point de vue auprès de l'AFP pour rejeter les accusations de racisme. Selon Elephant & Cie, il s'agissait avant tout de "préserver et protéger l'anonymat du témoin" tout en évitant de flouter la personne, ce qui n'est pas envisageable pour une séquence aussi forte que le "Portrait de la semaine". C'est donc pour ce compromis qu'a opté la société de production, un choix également défendu par celui qui incarne le programme depuis 2006, Harry Roselmack.
Pour le présentateur, il s'agit d'un "maquillage destiné à préserver au mieux l'anonymat d'une personne mineure qui témoigne d'un vécu qui pourrait lui porter préjudice". "Nous ne sommes donc pas dans une démarche constitutive d'un blackface", ajoute-t-il, tout en se défendant de toute démarche "d'agrément, de divertissement, de moquerie, de stigmatisation". Harry Roselmack souligne en substance qu'il est arrivé à la production d'avoir recours au procédé inverse, toujours pour préserver ses témoins comme lorsqu'il s'est agi d'"éclaircir une femme noire pour lui permettre de témoigner". Le journaliste regrette au final que "le vrai débat de fond, le débat de société porté par le témoignage courageux de cette adolescente et de son père passe au second plan".
* Emission produite par Elephant, propriété de Webedia, éditeur de puremedias.com.