Le dérapage de trop. La BBC a annoncé hier que l'animateur de son programme "Top Gear", Jeremy Clarkson, avait été suspendu et que l'émission prévue dimanche était déprogrammée. Selon la presse britannique, l'animateur aurait tenté de frapper l'un des producteurs de "Top Gear", un geste inacceptable pour la chaîne qui a annoncé l'ouverture d'une enquête. Ce dérapage s'ajoute à une longue liste de faux pas de Jeremy Clarkson, sans doute le visage le plus controversé de la télévision publique britannique.
Agé de 54 ans, Jeremy Clarkson est fréquemment pointé du doigt pour ses commentaires douteux, parfois racistes, et a plusieurs fois été contraint par la BBC de présenter ses excuses. L'an dernier, l'utilisation du mot "nègre" lui avait valu un "dernier avertissement" de la part de la chaîne. A l'époque, l'animateur avait expliqué que la chaîne l'avait prévenu qu'il serait viré s'il faisait "une seule remarque déplacée, n'importe où et à n'importe quelle date".
Personnalité entière, Jeremy Clarkson est très populaire outre-Manche et à travers le monde grâce au succès phénoménal de l'émission. Diffusée dans 170 pays, elle serait suivie par 350 millions de téléspectateurs selon la BBC, tandis que le "New York Times" avance que l'animateur toucherait plus de 1,4 million d'euros par an pour la présenter. Preuve de sa popularité, une pétition a été lancée hier soir par un blogueur conservateur, et 206.000 personnes l'ont déjà signée. La presse britannique fait d'ailleurs sa Une sur cet événement ce matin.
La suspension de Jeremy Clarkson intervient à quelques jours de l'arrivée en France de la première adaptation européenne du programme. "Top Gear" version française débarque en effet en prime time sur RMC Découverte le 18 mars prochain, avec à ses commandes l'acteur Philippe Lellouche, accompagné par le pilote Bruce Jouanny et le journaliste Yann Larret-Menezo, surnommé "Le Tone". L'émission promet une liberté de ton totale, à l'image de la version originale.