Après le très grand succès d'audience du premier volet "Apocalypse" sur la seconde guerre mondiale, qui avait attiré plus de 6,5 millions de téléspectateurs en prime sur France 2 il y a deux ans, la série documentaire revient ce soir à 20h50 avec "Apocalypse Hitler", consacré à la jeunesse du dictateur allemand. Pour narrer l'histoire de ce second volet, les producteurs et documentaristes Isabelle Clarke et Daniel Costelle utilisent le même procédé qui avait fait le succès du précédent, à savoir des images d'archives colorisées (dont 30% d'inédites), un travail de sonorisation en post-production, et une voix off confiée à Mathieu Kassovitz.
Diffusé en deux parties de 54 minutes – "La Menace" suivie par "Le Fürher" - le documentaire (qui a nécessité 21 mois de travail) aborde la jeunesse et la montée en puissance d'Hitler, un choix qu'explique Isabelle Clarke dans un entretien à France Soir : "Tout au long du premier épisode, des questions revenaient : comment cet Autrichien venu de nulle part a-t-il réussi à conquérir l'Allemagne ? Comment a-t-il fait basculer le monde ? Comment est-il devenu Hitler ? Ce projet s'est imposé à nous à la suite de la découverte d'images inédites sur la campagne électorale de 1931 où Hitler apparaît dans l'avion, sur le tarmac. On avait été frappés par la modernité du film et cette façon de communiquer". Le quotidien qualifie par ailleurs le documentaire de "formidable".
A l'image du premier opus, la narration est toujours aussi proche du cinéma et de la fiction : "C'est un doc tout en images d'archives, plus proche dans l'écriture de la fiction que du documentaire" explique la productrice dans le même entretien. Une réalisation qui peut parfois gêner autant qu'elle fascine car elle induit une mise en scène de la réalité qui peut être perçue comme trompeuse. Pour Libération, le documentaire est plus un film qu'un véritable document historique : "Le docu est un blockbuster, avec Hitler en acteur principal, un vrai sens du montage, de la post-synchro (la sonorisation), de la profondeur de champ et de l'étalonnage (la colorisation). (...) "Apocalypse Hitler" n'est pas un documentaire historique, c'est du cinéma". Une caractéristique qui a tout de même fait le succès du premier opus.
Autre point qui fait quelque peu débat dans la presse : la colorisation. Elle avait su séduire et captiver le téléspectateur, par sa capacité à rendre plus lisible les faits et les images, mais selon le quotidien et l'historien de l'art Georges Didi-Hubermann, elle s'apparente à du maquillage : "Le problème posé par ce passage à la palette, c'est qu'il unifie tous les documents, leur donne une continuité artificielle". A l'inverse, le réalisateur Daniel Costelle estime que "le noir et blanc reste une amputation de l'image originelle". "Nous avons à l'heure actuelle les moyens techniques et scientifiques pour analyser une image noir et blanc et retrouver les couleurs présentes au moment de la prise de vue" explique-t-il. Un travail qui rend d'ailleurs le Fürher "plus humain" selon LeFigaro.fr. En attendant d'autres volets d'Apocalypse actuellement en préparation, ce second opus vous séduira-t-il autant que le précédent ? Réponse ce soir à 20h35 sur France 2.