Une figure du Moyen-Orient s'est éteinte. Ce lundi, "Les Cahiers de l'Orient" a annoncé sur Twitter que le politologue franco-libanais Antoine Sfeir est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 70 ans. Celui qui était aussi journaliste s'était éloigné ces derniers mois du paysage audiovisuel français en raison de son cancer. Afin d'apporter son analyse sur le Moyen-Orient, il participait à de nombreuses émissions à la radio et à la télévision, dont notamment "C dans l'air" sur France 5.
Antoine Sfeir a collaboré au cours de sa carrière avec de nombreux titres de presse, tels que "La Croix" et "Le Point". En 1985, il a fondé le trimestriel "Les Cahiers de l'Orient", qui couvre l'actualité des pays méditerranéens et l'univers de la francophonie. Il a longtemps combattu les extrémistes religieux et les régimes autoritaires dont notamment celui de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie. En 2003, il gagne un procès en diffamation intenté par Tariq Ramadan, à la suite d'un entretien accordé à "Lyon Mag" où le politologue qualifie ce dernier de "fondamentaliste charmeur spécialiste du double langage".
Le spécialiste était également un consultant phare des plateaux de télévision et des studios de radio. Il a ainsi été consultant pour Europe 1, BFM Business, Radio France, France 24, iTELE et BFMTV pour évoquer les thèmes de l'islam et du monde arabe. Antoine Sfeir était aussi un intervenant régulier de "Soir 3" et "C dans l'air" sur France 5 lorsque cette dernière était présentée par Yves Calvi.
Proche du journaliste, François Bayrou a tenu à rendre hommage à Antoine Sfeir sur les réseaux sociaux. "Antoine Sfeir était un passeur entre deux mondes, l'Orient et l'Occident. Il avait de l'islam, dans ses multiples visages et dans son histoire, une connaissance profonde et chaleureuse. Il aimait décrypter et transmettre. Et il était un ami", a écrit le président du MoDem. La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a également salué la mémoire du politologue : "Grande tristesse d'apprendre la disparition d'Antoine Sfeir dont la parole était toujours bienvenue et instructive pour faire la pédagogie des complexités de l'islam et du monde arabe. Il prônait le dialogue des cultures et refusait tous les fanatismes."