Le ministre de l'Intérieur communique. Dans un tweet hier soir, Gérald Darmanin a annoncé l'arrestation de quatre individus à la cité des Flamants à la suite d'un reportage sur cette même cité dans "Quotidien". Relayant un extrait du sujet de TMC, il a souligné qu'il n'y avait "aucune zone de non-droit sur le territoire de la République, à Marseille, comme ailleurs".
Pour ce reportage réalisé juste avant une visite officielle d'Emmanuel Macron dans la cité phocéenne ce mercredi, le journaliste Azzeddine Ahmed-Chaouch s'était rendu lundi à Marseille, à la cité des Flamants où sévit un important trafic de drogues. En présence de jeunes du quartier, le reporter avait montré comment certains habitants contrôlent les entrées et les sorties de la cité. "C'est vous qui décidez qui entre et qui sort ?", avait demandé Azzeddine Ahmed-Chaouch à de jeunes gardes-barrières. "C'est plus pour la police, vous voyez... C'est comme le télépéage ! S'il n'y a pas écrit police sur ta voiture, tu rentres", avait répondu un jeune, masqué. "Vous voyez monsieur Macron quand il fait sa loi ? Les gens qui sont autour de lui, toute la France l'écoute... Ils obéissent. Les gens qui veulent rentrer dans le quartier, ils font pareil...", avait ajouté un autre.
Des images qui avaient interpellé Gérald Darmanin. Dans son tweet hier soir, le ministre de l'Intérieur a indiqué que les forces de l'ordre ont arrêté quatre personnes et "saisi de la drogue et de l'argent liquide". "A ma demande, une importante opération anti-drogue a été menée aujourd'hui cité des Flamants", a-t-il poursuivi. Et d'assurer : "D'autres opérations suivront".
De son côté, le Syndicat des commissaires de la Police nationale (SCPN) s'était défendu sur Twitter après la diffusion de ces images dans "Quotidien". "La police rentre partout et intervient partout. Ce n'est pas une barrière tenue par des petits guetteurs prétentieux devant des journalistes qui l'en empêche", avait réagi le syndicat.
Interrogé hier soir sur ces images dans "Quotidien", le maire de Marseille, Benoît Payan, avait estimé qu'il y avait un manque de moyens donnés à ces quartiers et plus généralement à sa ville. "Il ne faut pas y aller avec des matraques, il ne faut pas y aller avec des cars de CRS. Parfois, c'est nécessaire, parfois il faut le faire. Mais il faut surtout fabriquer des services publics", avait-il répondu. Et de lancer : "Ce que vous avez filmé, qu'est-ce que ça raconte ? Ca raconte un abandon, ça raconte un cynisme. Ca raconte que les pouvoirs publics, droite et gauche confondues, ont pendant trop longtemps fait comme si ça n'existait pas".