Fun Radio accusée de triche. Depuis hier, la planète radio est en émoi après les accusations lancées par plusieurs groupes privés de radio contre Fun Radio, propriété du groupe RTL. Ces derniers, dont Lagardère (Europe 1, Virgin Radio, RFM), NextRadioTV (RMC), NRJ Group et Skyrock accuse Fun Radio de fraude à la mesure d'audience à travers un courrier adressé à Médiamétrie et révélé par JeanMarcMorandini.com.
Dans ce dernier, les radios accusent Bruno Guillon, l'animateur de la matinale de Fun Radio, de s'être livré depuis septembre à des incitations de vote auprès de ses auditeurs. Contrairement à la télévision où les audiences sont mesurées automatiquement, les audiences radio sont effet mesurées par sondage Médiamétrie auprès d'un échantillon représentatif d'auditeurs joints par téléphone et interrogés sur leur écoute. L'animateur de la matinale est ainsi accusé d'avoir incité à plusieurs reprises les auditeurs à répondre Fun Radio s'ils étaient contactés par Médiamétrie, et ce, même s'il ne s'agissait pas de la radio qu'ils écoutent habituellement.
Les plaignants soulignent dans leur courrier que les audiences de Fun Radio ont augmenté depuis septembre "dans des proportions inédites", liant ainsi clairement ces performances aux messages à l'antenne de Bruno Guillon. "Des pratiques déloyales" selon les plaignants qui demandent désormais l'annulation pure et simple de la publication des prochaines audiences radio, concernant les mois d'avril à juin et que Médiamétrie doit publier le 12 juillet prochain.
Du côté de Fun Radio, interrogé par Le Parisien, on reconnaît une "maladresse" sur des "séquences à tonalité humoristique", selon Tristan Jurgensen, directeur de la station, qui assure par ailleurs qu'il ne s'agit que de six ou sept séquences, "entre septembre et décembre uniquement", stoppées par un coup de téléphone de Médiamétrie en début d'année. "C'est une manoeuvre grossière pour dénigrer la marque Fun Radio et l'ensemble de la mesure d'audience. Comme par hasard, cette plainte surgit alors que les prochains sondages s'annoncent mauvais pour nos concurrents", estime-t-il.
l LIRE AUSSI : Tristan Jurgensen : "Tout cela est une cabale orchestrée par nos concurrents"
Du côté de Médiamétrie, également interrogé par le quotidien, l'affaire est prise au sérieux. L'organisme entend "mener une analyse approfondie pour voir si les pratiques à l'antenne ont eu un impact sur les résultats de Fun Radio" et devrait convoquer prochainement les dirigeants des radios concernées.