Clint Eastwood au sommet de son art. Son film, "Gran Torino", est rediffusé, ce 14 août sur TF1, dans la célèbre case "Ciné dimanche" de la chaîne. Sorti en France en février 2009, quatre ans après la dernière apparition de Clint Eastwood sur grand écran dans "Million Dollar Baby" (2004), ce monument du septième art a été couronné de succès dans les salles obscures.
"Gran Torino" raconte l'histoire de Walt Kowalski (Clint Eastwood). Après des années de travail à la chaîne, cet ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés, vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu'à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l'usage...
Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier est aujourd'hui peuplé d'immigrants asiatiques qu'il méprise, et Walt ressasse ses haines, innombrables - à l'encontre de ses voisins, des ados Hmong, latinos et afro-américains "qui croient faire la loi", de ses propres enfants, devenus pour lui des étrangers.
Walt tue le temps comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu'au jour où un ado Hmong du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino... Lorsque le jeune et timide Thao tente de la lui voler sous la pression d'un gang, Walt fait face à la bande, et devient malgré lui le héros du quartier.
Auréolé du César du meilleur film étranger en 2010, le long-métrage avait attiré, rien que dans l'Hexagone, plus de 3,41 millions de spectateurs. Au box-office US, le film a engrangé 146,2 millions de dollars de recettes entre le 12 décembre 2008 et le 6 avril 2009. Et dès sa sortie, il séduit les spectateurs, comme l'atteste l'excellente note donnée par le public sur "Allociné"*, avec 4,5 étoiles sur 5 sur 4.042 votes.
La presse est tout aussi dithyrambique. "Charlie Hebdo" rendait à l'époque un hommage appuyé au réalisateur. "Eastwood fait preuve d'une audace formelle et d'une incroyable liberté de ton, passant de la tragédie (...) à la cocasserie (...) avec la même élégance (...) 'Gran Torino' relève tout simplement du miracle", a écrit le journal satirique. La rédaction de "Télérama", conquise elle aussi, saluait "le soin émouvant avec lequel Eastwood peaufine sa statue, son legs".