Clémence Castel remporte "Les traîtres" : "Avec David Douillet, on a décidé de partager nos gains avec Elsa Esnoult"

Jusqu'au bout, les traîtres ont résisté. Clémence Castel et David Douillet ont remporté ensemble la première saison du jeu estival de M6. Grâce à eux, les associations Rêves et Harvey Solidarity se partagent une cagnotte de 34.400 euros, accumulée par les candidats durant les épreuves. La double gagnante de "Koh-Lanta", traître du premier jour, revient, pour puremedias.com, sur sa participation au programme au cours duquel, contre mauvaise fortune bon coeur, elle a trahi les siens - Vanessa Douillet et Just Riadh - et manipulé jusqu'à son alliée la plus proche de l'aventure, la "loyale" Elsa Esnoult.

Propos recueillis par Ludovic Galtier

Revenons tout de suite sur le moment fort de cette finale, vos longs échanges de regards avec la "loyale" et désespérée Elsa Esnoult, qui comprend enfin dans les derniers instants de la table-ronde finale que vous l'avez manipulée. Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?
Clémence Castel : Cela n'a pas été un moment agréable dans la mesure où avec Elsa, dès le départ, on s'est bien entendu. Après, nous n'avions pas les mêmes rôles dans le jeu. C'est ce qui m'a amené à lui mentir et à ce qu'elle soit déçue à la fin. Ce que je comprends très bien puisqu'elle nous a accordé sa confiance à David et moi. Cela nous a fait de la peine. Maintenant, Elsa est quelqu'un de très intelligent qui a su faire la part des choses et aujourd'hui on s'entend très bien. L'émission, il ne faut pas l'oublier, s'appelle "Les traîtres", on savait tous que l'on serait peut-être amené à mentir. J'étais d'accord avec les règles du jeu dès le départ. C'est pour cette raison que j'ai joué de cette manière, qui nous a fait gagner avec David.

Dans quel état avez-vous récupéré Elsa Esnoult une fois les caméras éteintes ?
Très rapidement, elle a repris le dessus. Avec David, on lui a expliqué notre point de vue et notre façon de jouer. Elle a compris que cela ne pouvait finir que comme ça, dans un sens comme dans l'autre, c'est-à-dire qu'elle aurait bien pu elle aussi nous éliminer. Après, on a quand même avancé ensemble 90% du temps dans l'aventure. On s'est fait une confiance absolue dans les votes. C'était une alliée sans qui nous n'aurions pas gagné. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé, David et moi, de partager nos gains avec Elsa. L'association qu'elle représentait aura donc la même somme que celles que nous défendions avec David.

Au cours de ces six jours d'aventure, vous avez aussi décidé de trahir, en votant contre eux lors des cérémonies de la table ronde, les traîtres Vanessa Douillet et Just Riadh. Aviez-vous déjà trahi auparavant ?
Non, ce n'est absolument pas dans mes habitudes et cela ne le sera jamais. J'ai rassuré ma compagne quand je suis rentrée. Je lui ai dit : "Ne t'inquiètes pas, j'ai fait un beau parcours dans 'Les traîtres' mais dans la vie de tous les jours, cela ne change pas. Je resterai entièrement loyale et sincère avec toi". D'ailleurs, je ne savais pas comment j'allais réagir par rapport à la trahison. C'était ce que j'étais venue chercher. Rapidement, je me suis dit que le jeu justifiait tout ça, qu'il fallait être d'accord avec cela ou sinon cela ne servait à rien de commencer la partie. A partir du moment où tous les candidats étaient d'accord avec les règles, il fallait être prêt à mentir et à être trahi.

Avez-vous joué au jeu du "Loup garou" dont l'émission est inspirée ?
Alors j'avais déjà joué au "Loup garou" bien avant de savoir que j'allais participer aux "Traîtres". Je dois dire que je n'étais pas la meilleure joueuse.

Comment vous-êtes vous conditionnée avant le tournage de l'émission ?
Je me suis projetée dans les deux rôles, traître et loyale. Très excitant, le rôle du traître a été difficile à encaisser notamment au début. J'ai failli me faire griller dès le premier jour (par Delphine Wespiser et Elsa Esnoult, ndlr). Quand on n'est pas habitué à mentir, c'est très difficile de regarder quelqu'un dans les yeux et de ne pas lui dire la vérité. Le plus simple pour moi a donc été d'avoir une vision schizophrénique du jeu : je sais que je suis traître mais je suis dans la peau d'une enquêtrice.

Seul Bernard Werber semblait avoir vu clair dans votre jeu. Comment expliquez-vous que vous n'ayez pas suscité davantage la méfiance quand on connaît vos compétences en stratégie maintes fois démontrées dans "Koh-Lanta" ?
Je n'arrive pas trop à l'expliquer (rires). J'ai eu la chance et l'honneur de remporter deux fois "Koh-Lanta" (en 2005 et 2018, ndlr), deux aventures au cours desquelles les gens ne se sont pas méfiés de moi. Et là c'est pareil dans 'Les traîtres. Comment l'expliquer ? Je sais que je suis une personne assez calme et observatrice. Je ne me mets pas trop en avant, les gens ne me remarquent pas forcément. Il y a malgré tout eu quelques suspicions à mon encontre. Je pense que je n'ai pas commis l'erreur de surréagir face aux accusations, comme a pu le faire Riadh.

Riadh, avec qui vous avez eu un désaccord de fond au sein des traîtres après qu'il a fait volte-face lors d'une table ronde...
C'est là que mes expériences dans "Koh-Lanta" m'ont aidée. Pour garder la confiance des autres dans des jeux de stratégie, il faut faire ce que l'on dit, c'est-à-dire que si l'on se dit que l'on vote pour untel quoi qu'il se passe, on reste sur son choix. C'est de cette façon que l'on arrive à gagner la confiance des autres. Sinon de gros doutes peuvent s'installer. Et c'est ce qu'il s'est passé. En changeant son vote, il a perdu notre confiance (à David et moi, ndlr).

Qu'est-ce qui est le plus dur à appréhender ? Un conseil de "Koh-Lanta" ou une cérémonie de la table ronde dans "Les traîtres" ?
Dans les deux cas, c'est un mélange de stress et d'excitation. Pour ma part, j'ai toujours pris le temps d'observer. Dans "Koh-Lanta" comme dans "Les traîtres", j'estime que c'est une erreur de faire une stratégie dès le premier jour. Après cette première phase d'observation des autres candidats sur le camp à "Koh-Lanta" ou au château dans "Les traîtres", je m'engage. Une fois que je m'engage, rien ne peut me faire changer.

Au cours de votre parcours d'aventurière à la télévision, vous avez douché les espoirs de bon nombre de candidats. Avez-vous en tête un gros coup dont vous êtes la plus fière ?
Je dois dire que le dernier "Koh-Lanta" auquel j'ai participé, "Koh-Lanta : La Légende", a été pour moi un point d'orgue dans la stratégie. Il a fallu que je me sorte de plein de situations. Je ne vais pas parler d'élimination mais ce que j'ai ressenti quand j'ai trouvé mon collier d'immunité que j'ai joué à bon escient au conseil a été un moment fort pour moi, assez jouissif.

Hasard de la programmation, vous retrouverez David Douillet sur le parquet de "Danse avec les stars" à partir du 9 septembre sur TF1. Vous inscrirez vos pas dans ceux de Bilal Hassani en dansant avec une personne du même sexe. Est-ce, pour vous, une décision politique ?
Je suis désolée, je n'ai absolument pas le droit de parler de "Danse avec les stars" en dehors d'une conférence de presse organisée par TF1.

Au moins sur votre état d'esprit, y allez-vous pour gagner ?
J'y vais avec toute ma motivation. J'ai envie de dire que je l'aborde comme un "Koh-Lanta", c'est-à-dire avec l'envie de donner le meilleur de moi-même et de voir jusqu'où cela me mène.

Avec cette victoire dans "Les traîtres", vous marquez un nouveau jeu de votre empreinte. Y a-t-il encore des aventures auxquelles vous aimeriez inscrire votre nom au palmarès ?
Je dirai pourquoi pas "Pékin express". C'est une émission que je suis et qui fait rêver de par son ouverture sur le monde. Il y a la notion de compétition aussi que j'aime bien. Pourquoi pas !

Vous avez été la "guerrière secrète" du Père Fouras dans "Fort Boyard" sur France 2 le 23 juillet. Un débat a agité la toile dans le creux de l'été : avez-vous reçu la consigne de la production de perdre certaines épreuves afin de favoriser la progression de l'équipe de Diane Leyre, Miss France 2022 ?
Absolument pas ! Dans toutes les épreuves que j'ai pu faire - j'en ai gagné trois, j'en ai perdu trois - je n'ai jamais fait exprès de perdre. Mais à partir du moment où on se lance dans une épreuve, on a toujours le risque d'échouer. Je ne suis pas infaillible. Quand j'ai perdu la clef dans l'eau, vous n'imaginez pas la frustration que j'ai ressentie. J'étais dégoûtée. Je n'ai absolument eu aucune indication. Si j'avais pu gagner les six épreuves, évidemment que j'aurais gagné les six !

Vous reverra-t-on la saison prochaine dans "Fort Boyard" ?
Ce n'est pas prévu pour l'instant mais j'ai adoré l'expérience donc si on me rappelle, je répondrai présente évidemment. Tout dépend de la dynamique que la production entend donner à l'émission.