Les médias, complices d'Uber ? C'est en tout cas ce qu'affirment certains conducteurs de taxis en grève qui, depuis ce matin, manifestent leur colère. Dans plusieurs villes de France, la profession mène des actions coup de poing pour protester contre la concurrence d'Uber et son service "Uber Pop". Et alors que les journalistes étaient naturellement là pour couvrir l'évènement, plusieurs d'entre eux ont rapporté sur les réseaux sociaux avoir été pris à partie par les grévistes parisiens.
C'est principalement à la Porte Maillot, l'un des accès de la capitale les plus empruntés que les échauffourées ont eu lieu. "Le photographe de Libération Stéphane Rémael agressé Porte Maillot par des chauffeurs de taxi" rapporte Johan Hufnagel sur Twitter. Constat similaire pour une étudiante en école de journalisme, qui évoque sur le réseau social un photographe gazé par un manifestant, qui aurait alors scandé : "On ne veut pas de médias !".
Sur un camion bloquant la route, c'est même un drapeau tricolore tagué qui a été déployé, remettant en cause l'impartialité des médias. "BFM, I-Télé, RMC, Europe 1, tous corrompus" peut-on y lire. Comme l'affirme la jeune femme à l'origine du cliché, difficile, dans ces conditions, d'obtenir des interviews de la part des chauffeurs. Vers 11h, c'est une équipe de LCI qui a été bousculée, comme le rapporte le site Tf1News.
De l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle au périphérique et ses portes stratégiques, l'opération géante des taxis a perturbé à plusieurs endroits le trafic routier autour de la capitale. Cette matinée, très tendue, a également été marquée par plusieurs incidents, dont des voitures Uber caillassées ou retournées sur la chaussée. Les chauffeurs faisaient également la chasse aux voitures VTC à Orly et Roissy, où ils ont d'ailleurs bloqué l'accès à trois des terminaux de l'aéroport. Les CRS, déployés en nombre pour encadrer les rassemblements, sont déjà intervenus ce matin pour libérer le périphérique, bloqué aux aurores.