Toute la Bretagne est derrière lui. Dans "Top Chef", Guillaume Pape, basé à Rennes, a eu à coeur de mettre à l'honneur sa région à travers ses différentes créations culinaires. Grâce à son fort caractère et sa détermination qui l'ont parfois poussé à faire fi des conseils de Michel Sarran, le jeune homme de 27 ans est parvenu à s'imposer jusqu'en finale, où il affrontera son ami Samuel. Il devra essayer de convaincre les 100 bénévoles de la Croix-Rouge française ainsi que les quatre chefs de l'émission. La compétition sera-t-elle plus forte que l'amitié ? puremedias.com a interrogé le chef Pape à quelques heures de la diffusion de la finale de "Top Chef" ce soir sur M6.
Propos recueillis par Christophe Gazzano.Dans quel état d'esprit avez-vous abordé cette finale face à votre ami ?
Dans un bon état d'esprit, avec l'envie de faire un beau menu et de profiter de l'instant avec Samuel, le dernier moment ensemble sur "Top Chef". Il faut rester soi-même, chacun avec son identité culinaire. C'est ce qu'on a fait pendant tout le concours.
Pour votre menu de finale, vous n'imaginiez pas prendre une autre voie culinaire que celle de la Bretagne ?
Non, même s'il n'y a pas que de la Bretagne dans ce menu-là...
Comment vous êtes-vous préparé physiquement et mentalement à ce marathon de 10h non stop ?
Physiquement et mentalement, je pense que je n'avais pas besoin de me préparer parce que j'étais déjà prêt. Il fallait surtout réfléchir pour voir si le menu était en mesure de convaincre 100 personnes, s'il était réalisable en 10 heures... avec des contraintes comme celle de ne pas connaître la cuisine (le Royal Palace d'Evian, ndlr) et le matériel.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette aventure ?
Ma victoire après l'épreuve des proches. Tout était réuni pour moi : Marlène (sa compagne, ndlr), ma Bretagne et une place en quart de finale. Je ne pouvais pas rêver mieux. C'est l'épreuve qu'il fallait que je gagne et j'y suis arrivé.
A contrario, votre plus mauvais souvenir ?
La première épreuve, avec le trompe-l'oeil. Samuel m'a fait un petit remake en demi-finale, histoire que je m'en souvienne bien (sourire). Une première épreuve ratée et on a été à deux doigts de ne pas pouvoir intégrer le concours.
"Je ne referai plus de trompe-l'oeil"
Vous êtes-vous réessayé au trompe-l'oeil depuis ?
Non, j'ai abandonné le trompe-l'oeil. Je n'en referai plus et c'est comme ça. Je laisse ça à ceux qui savent faire.
Qu'avez-vous prévu de faire ce soir pour la finale ?
Je vais la regarder avec les mêmes personnes qui sont venues pour la cérémonie des couteaux (moment au cours duquel le nom du vainqueur a été révélé, ndlr) et quelques proches en plus. On va être une bonne trentaine chez mes parents pour faire quelque chose de convivial. Il y a des gens qui connaissent le résultat, d'autres non. C'est histoire de passer un dernier bon moment pour cette diffusion de la saison 10.
En-dehors de Samuel, êtes-vous resté en contact avec des candidats de cette saison ?
Oui, avec Florian, Maël qui est venu manger avec son chef dans mon restaurant et également Damien.
Vous avez ouvert il y a quelques mois votre propre restaurant. Une décision mûrement réfléchie ?
Ce n'était pas prévu. Cela s'est fait pendant le tournage. Là, où je travaillais, cela sentait le roussi et on est parti avec Marlène avant que ça brûle (sourire). Après, soit on reprenait une place quelque part, soit on ouvrait et on s'est dit qu'on allait profiter de "Top Chef" pour ouvrir au lieu d'attendre trois ou quatre ans. On est quand même jeunes : j'ai 27 ans et Marlène a 22 ans, donc on en a profité. On a eu la chance de trouver le bon établissement au bon endroit et que tout aille très vite derrière. Si on avait dit à certaines personnes qu'on ouvrirait un restaurant en deux mois après l'avoir entièrement refait, on ne nous aurait pas crus. Mais on l'a fait. On a eu les clés le 1er mars et on a ouvert le 19 mars "L'embrun", à Brest. Ca fonctionne très bien.
Y a-t-il un effet 'Top Chef' sur votre clientèle ?
Il y a des gens qui viennent pour ça, plus toute la clientèle locale qui est à fond derrière son candidat fétiche. Tout le monde s'est pris au jeu de s'identifier à moi parce que je représente leur région. Ils ont l'impression de me connaître sans me connaître, c'est ça qui est marrant.
Que vous a apporté "Top Chef" au final ?
Cela a été un accélérateur formidable pour mon restaurant du point de vue des démarches pour ouvrir un établissement, de la communication. Ce sont des portes qui s'ouvrent : il faut savoir les saisir mais il faut aussi savoir les assumer. C'est bien beau d'être un candidat de "Top Chef", mais ça peut vite se casser la gueule. Il faut être prêt, être disponible et ne pas se rater.
"Je n'ai rien à dire sur le montage"
En début de saison, des candidats ont critiqué le montage de l'émission. Vous êtes-vous reconnu dans l'image que l'écran a renvoyé de vous ?
Je n'ai rien à dire sur le montage. Je suis comme je suis au naturel. Je ne change pas, que je sois à la télé ou en-dehors. Le principal, c'est que mes amis et ma famille me reconnaissent tel que je suis.
Qu'avez-vous prévu de faire avec l'argent en cas de victoire en finale ?
Avec Samuel, on a convenu avant la finale que chacun touchera un pourcentage. On a vraiment vécu ensemble cette saison. Avec ma part, je vais investir dans le restaurant et inviter Marlène en vacances. Elle a tenu seule la barre du restaurant pendant que j'étais à "Top Chef", donc elle le mérite aussi. On va aussi se faire plaisir et profiter des choses simples.