1.150.000 de courriels de premier avertissement envoyés, 100.000 mails de deuxième avertissement, 340 convocations et 14 dossiers transmis au parquet pour entamer des poursuites judiciaires. C'est le bilan de l'activité de Hadopi, l'autorité administrative qui lutte contre le piratage, depuis son lancement en octobre 2010. Un peu maigre au regard d'un sondage de 2011 qui indiquait qu'un internaute sur deux (49% précisément) avouait télécharger illégalement des oeuvres sur internet (dont 36% de façon occasionnelle).
Hadopi a rendu publics ces chiffres alors que le gouvernement réfléchit à l'avenir de cette institution. Aurélie Filippetti, la ministre de la culture et de la communication, avait critiqué le budget de fonctionnement de l'institution cet été dans Le Nouvel Observateur. "12 millions d'euros et 60 agents, c'est cher pour envoyer un million d'e-mails", avait-elle déclaré. Pour avancer sur le sujet, le gouvernement a confié à Pierre Lescure une mission de concertation sur la culture face aux enjeux du numérique.
Interrogé recemment sur RMC, l'ancien PDG de Canal+ s'est montré sceptique sur les moyens de lutter contre le téléchargement illégal. "Avec la télé connectée, le piratage sera inarrêtable", a-t-il reconnu, excluant cependant de fermer Hadopi. Il reproche à la Haute autorité de trop insister sur le volet repressif. Pierre Lescure souhaiterait un développement de l'offre légale, notamment de la licence globale. Les travaux de sa mission viennent de commencer et s'achèveront en mars 2013.