La liberté d'expression sur le numérique recule en France. C'est l'enseignement à tirer du rapport annuel "Freedom on the net" publié par l'ONG américaine Freedom House. L'organisation de défense des droits de l'homme et de promotion de la démocratie étudie dans ce rapport le degré de liberté numérique de 65 pays.
La France fait partie des 18 pays considérés comme "libres". Mais cette liberté a été entamée de manière généralisée depuis cinq ans. "Des reculs notables ont été enregistrés en Libye, en France et, pour la deuxième année consécutive, en Ukraine, sur fond de conflit territorial et de guerre de propagande avec la Russie", note l'ONG dans un communiqué. Selon elle, les pouvoirs publics ont "de plus en plus tendance à pratiquer la censure sur des informations d'intérêt public."
En France, les lois adoptées suite aux attentats de janvier dernier sont à l'origine de ce recul de la liberté d'expression, "avec à la clef des restrictions sur certains contenus (...) et une augmentation considérable du degré de surveillance". La loi sur le renseignement, adoptée en juin par le Parlement, prévoit notamment des outils automatisés d'analyse du trafic web.
La situation de la France reste encore largement enviable quand on sait que 45% de la population mondiale vit dans un pays où la satire et la dérision pratiquées sur Internet peuvent aboutir à de la censure, ou pire, à de la prison. Mais pour être plus libre encore, il faut vivre en Islande, en Estonie ou au Canada. Sans trop de surprise, l'Iran, la Syrie et la Chine se classent derniers.