Malgré la célébration du premier mariage gay la semaine dernière à Montpellier, la tension est loin d'être retombée entre partisans et opposants à la loi sur le mariage pour tous. Elle vient même d'être violemment ravivée par "l'affaire Clément Méric", du nom de ce jeune militant d'extrême gauche décédé après une rixe avec des skinheads mercredi soir en plein coeur de Paris.
Pierre Bergé , une des figures de proue des pro-mariage gay, a fait le lien entre cette affaire et le mouvement de "La manif pour tous" de Frigide Barjot. Sur son compte Twitter, il a ainsi commenté l'agression: "L'immonde Barjot avait promis du sang, le voilà qui éclabousse la démocratie et la République. Cette #manifpourtous se rend-elle compte ?". Un peu plus tôt, celui qui est aussi l'un des trois actionnaires du "Monde" avait déjà écrit : "Ce sont ces inconscients de la #manifpourtous qui ont préparé le terrain. En s'associant avec l'extrême droite ils lui ont permis d'exister". Devant les violentes réactions provoquées sur Twitter, Pierre Bergé a décidé de maintenir ses propos: "Malgré tous ceux qui m'insultent, je le redis #lamanifpourtous a accepté dans ses rangs ces fachos qui ont tué Clément. A eux de réfléchir". Le co-fondateur de la maison "Yves Saint Laurent" a aussi appelé à la mobilisation "de tous ceux qui refusent le fascisme" et "la droite extrême".
De son côté, Frigide Barjot a vivement réagi aux déclarations de son adversaire. Dans une interview donnée à Metronews, l'égérie de la "Manif pour tous" a condamné "la violence des propos de M. Bergé" qu'elle a par ailleurs traité d'"irrresponsable". Affirmant que "la diffamation et les incitations à la violence, ça suffit !", elle a annoncé qu'elle porterait plainte "pour diffamation" contre Pierre Bergé.
Celle pour qui cette polémique est "déplorable", a aussi tenu à condamner "la violence des actes qui se sont produits mercredi". Frigide Barjot a également rappelé sa prise de distance récente avec le mouvement anti-mariage gay notamment parce qu'elle avait été "menacée par des groupuscules d'extrême droite". Elle a conclu son intervention en affirmant que "le temps des manifestations (...) est aujourd'hui terminé. Nous contestons désormais de façon politique et démocratique avec nos futurs candidats aux municipales".