La première journée de mobilisation syndicale contre le projet de réforme des retraites du gouvernement d'Élisabeth Borne se prépare. Jeudi 19 janvier - et c'est une première depuis douze ans - toutes les organisations syndicales appellent les Français à manifester. À 72 heures de cette journée qui en dira long sur l'état des forces en présence, Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT, était l'invité du "8.30" de franceinfo:. Mais le syndicaliste ne devait pas être seul face aux journalistes Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
"Vous savez, au bout d'un moment, ce qu'il faudrait, c'est une vraie confrontation, un débat. Ce matin, on devait débattre avec M. Dussopt (le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, ndlr). Bon, il n'y a pas de débat, je le regrette. Parce que moi je veux bien débattre, je veux bien débattre pour casser plusieurs logiques. La première, c'est que l'on ne pouvait pas faire autrement que le report de l'âge légal (de 62 à 64 ans, ndlr). Ce n'est pas vrai. La deuxième, c'est qu'il y a des mesures qui compenseraient et qui feraient que certains ne seraient pas concernés. Tout le monde est concerné !", a martelé Laurent Berger.
Marc Fauvelle a complété l'allusion de son invité : "Je précise, pour nos auditeurs et nos téléspectateurs, qu'effectivement, Olivier Dussopt avait donné son accord depuis longtemps d'ailleurs, depuis plus d'une semaine, à un débat avec vous ce matin, et qu'il a finalement changé d'avis vendredi, sur décision semble-t-il de Matignon, qui lui a demandé de ne pas venir débattre avec vous, Laurent Berger. Ce que nous regrettons nous aussi". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Après avoir passé en revue l'ensemble des points clivants du projet de réforme du gouvernement, Laurent Berger a défendu la prise en compte systématique de la pénibilité pour certains métiers, "comme ça l'est pour (le travail de) nuit". "On voit bien qu'aujourd'hui, certains (membres) de la majorité essaient d'expliquer que finalement, maintenant, être carreleur, être ouvrier de ligne, être couvreur, ce serait devenu un truc qu'est devenu 'Yop la boum'", s'est offusqué le leader de la CFDT, en référence, par exemple, aux propos de François Patriat. Le sénateur Renaissance de Côte-d'Or, avait ainsi déclaré sur Public Sénat, le 12 décembre 2022, qu''aujourd'hui, la nature du travail n'est pas la même". "Les déménageurs, les couvreurs, les gens dans les travaux publics sont équipés de exosquelettes, de matériaux. Aujourd'hui, la pénibilité n'est plus la même", avait-il conclu.