La quinzaine de médias audiovisuels visée par les récentes sanctions du CSA a décidé de lui répondre. Comme le rapporte l'AFP ce matin, ces médias ont ainsi adressé une lettre ouverte au régulateur dans lequel ils estiment l'information "menacée" par la décision du CSA concernant leur couverture des attentats de janvier. "En l'absence de discussion contradictoire, le CSA a rendu une décision sans précédent, infligeant pas moins de 36 mises en demeure et mises en garde, jetant le discrédit sur le travail des rédactions de la quasi-totalité des radios et télévisions françaises publiques et privées", écrivent les directeurs des rédactions de TF1 , France 2, France 3, France 24, BFMTV, iTELE, LCI, Euronews, France Inter, France Info, RTL, Europe 1, RMC et RFI.
"La liberté de la presse est un droit constitutionnel. Les journalistes ont le devoir d'informer avec rigueur et précision. Le CSA nous reproche notamment d'avoir potentiellement 'attenté à l'ordre public' ou pris le risque 'd'alimenter les tensions au sein de la population'. Nous le contestons", ont expliqué tout net les patrons des rédactions sanctionnées après s'être réunis mardi au siège de TF1. "La décision du CSA doit donc interpeller les pouvoirs publics garants de la démocratie dont la liberté d'expression est le fondement", ont-ils estimé. Et d'interroger : "Dans quelle autre grande démocratie reproche-t-on aux médias audiovisuels de rendre compte des faits en temps réel ?".
Reprenant des critiques déjà exprimées, les médias signataires ont également mis en cause la différence de traitement existant entre leur activité audiovisuelle, soumise à la stricte régulation du CSA, et celles des médias sur le web, totalement libre. "Comment peut-on imaginer que le CSA veuille en 2015, renforcer encore le contrôle sur les médias audiovisuels français régulés quand l'information circule sans contrainte dans la presse écrite, sur les chaînes étrangères, tous les réseaux sociaux et les sites internet. N'est-ce pas nous placer dans une situation d'inégalité devant la loi ?" ont-ils interrogé dans leur missive.
Et les patrons des rédactions sanctionnées d'avertir : "Nous considérons que la décision du CSA porte en germe le danger d'une alternative : se censurer ou se voir sanctionné".