Cette fois, c'est bel et bien terminé. L'enseigne Virgin Megastore a été placée aujourd'hui en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. Le groupe compte 26 magasins dans l'Hexagone et près de 960 salariés.
Cette décision n'est pas une surprise, peu d'espoir demeurait après le rejet mardi dernier de deux offres de reprise de l'entreprise. La proposition la plus protectrice pour les salariés avait été faite par la société française Vivarte, spécialisée dans le commerce de la chaussure. Totalement étrangère à l'industrie culturelle, cette société garantissait la reprise de 9 magasins sur 26 et la sauvegarde de 200 emplois. L'autre offre venait d'un concurrent direct de Virgin, Cultura, qui proposait la conservation d'un seul site Virgin, à Avignon. Les deux offres ont donc été jugées insatisfaisantes par le tribunal de commerce de Paris mardi 11 juin. Le lendemain, la direction avait pris la décision de fermer définitivement les 26 magasins français afin d'éviter l'occupation des locaux par des salariés.
L'avenir s'annonce donc sombre pour les 960 salariés du groupe. Les discussions vont désormais porter sur les conditions de leur licenciement. Mercredi 19 juin, une rencontre est prévue entre les syndicats et la ministre de la culture, Aurélie Filippetti. Le 24 juin, un comité d'entreprise définira les modalités du plan social, actuellement doté de 8 millions d'euros de budget. Insuffisant selon les syndicats qui demandent 15 millions d'euros pour financer le reclassement et la reconversion des salariés licenciés.
L'industrie traditionnelle de distribution des biens culturels traverse actuellement une grave crise. Cette dernière n'épargne pas le concurrent historique de Virgin, la Fnac. Ainsi, selonLe Parisien, l'entreprise envisagerait de supprimer dans les prochains mois près de 600 emplois, une information aussitôt démentie par un porte-parole de la Fnac à l'AFP.