Le floutage a ses limites. Hier, le tribunal correctionnel d'Evry a condamné Fabien Monrose, champion de wheeling (roue arrière), à quatre mois de prison ferme, 2.000 euros d'amende et six mois de suspension de permis pour "mise en danger d'autrui". En cause : un passage à 285 km/h en roue arrière sur l'autoroute A6, en juillet 2014. Mais l'homme n'a pas immédiatement été repéré par les forces de l'ordre. En effet, le jour de l'infraction, Fabien Monrose était suivi par les caméras de "90' Enquêtes", le magazine de Carole Rousseau sur TMC.
L'émission de la chaîne du groupe TF1 faisait ce jour-là un reportage sur "les nouveaux chauffards" et avait ainsi suivi Fabien Monrose, en prenant soin de flouter son visage. "Je viole la loi. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Oui, je suis un délinquant, un délinquant de la route qui essaye de faire au mieux pour ne pas occasionner d'accident envers les autres et envers moi-même", racontait-il alors dans l'émission.
Malgré le floutage, lors de la première diffusion du sujet le 4 novembre dernier, la police a reconnu le motard, condamné hier. Interrogé par Le Parisien, Fabien Monrose, absent lors du procès hier, a indiqué qu'il entendait bien faire appel de sa condamnation. "Nous demandions un renvoi car TMC aussi doit être poursuivi. Ils doivent être condamnés au même titre que moi (...) Je ne comprends pas comment j'ai pu être jugé sans que TMC soit présent alors qu'une enquête est en cours pour déterminer leur responsabilité. Ça me met hors de moi. Ils veulent faire un exemple ?", a-t-il ajouté.
De plus, Fabien Monrose assure qu'il ne souhaitait pas se rendre sur autoroute lors du tournage de sujet. "Au départ, je pensais participer à une émission sur comment trouver des endroits appropriés pour les jeunes pour ce sport, afin qu'ils ne le fassent pas n'importe où. J'avais proposé de tourner la séquence au marché de Rungis, où je m'entraîne habituellement. Mais ils ont insisté pour le faire sur route", poursuit le motard, évoquant l'émission comme son "seul rayon de soleil" à l'époque alors qu'il vivait une période difficile.