C'est l'histoire dont tout le monde parle. Y compris Stephen King. Le 26 avril dernier, le célèbre écrivain américain, dont de nombreux livres ont été adaptés au cinéma, a publié un court message sur X (ex-Twitter) pour donner son avis sur la série qui fait un carton sur Netflix : "Mon petit renne : Merde alors", a-t-il simplement écrit. Deux mots qui ont attiré l'attention du quotidien britannique "The Times", qui a alors demandé au romancier d'écrire une critique de la série.
Sortie le le 11 avril dernier en toute discrétion, "Mon petit renne" explose les scores et est actuellement numéro 1 dans le monde sur la plateforme, et ce malgré ses thématiques très sombres. Entre comédie, thriller et drame, la série est tirée du spectacle de one-man show du comédien écossais Richard Gadd, s'inspirant de sa propre vie. Créateur et star de la série, le comédien raconte comment, en 2013, il croise la route de Martha, une femme aux graves problèmes de santé mentale qui s'attache à lui et le harcèle, jusqu'à l'agresser sexuellement. Un spirale infernale qui va l'amener à revisiter un autre moment traumatique de sa vie, qu'il avait décidé d'enfouir en lui.
"Comme 13 autres millions d'abonnés, j'ai commencé à regarder et je me suis retrouvé coincé, impossible d'arrêter la série" écrit Stephen King dans sa chronique."Heureusement que mon roman 'Misery' est sorti avant parce que les gens auraient pu croire que j'avais volé mon histoire à Richard Gadd", ajoute-t-il. Sorti en 1987, "Misery" raconte en effet l'histoire d'un écrivain qui est recueilli par une de ses fans après un grave accident de la route. Celle-ci découvre que l'auteur a tué son personnage favori dans son nouveau livre, et décide de le pousser à la ressusciter en employant des moyens extrêmes. Cette femme, appelée Annie Wilkes, et devenue un personnage classique d'harceleuse psychopathe dans la littérature, est d'ailleurs souvent comparée au personnage de Martha.
"Contrairement à la plupart des épisodes de séries en streaming, les épisodes de 'Mon petit renne' sont courts, de vrais coups de poignard, avec un couteau très bien aiguisé. (...) Ici, en moins de deux minutes au premier épisode, on constate ce qui différencie 'Mon petit renne' des autres séries dramatiques ou psychodramatiques" poursuit l'auteur un peu plus loin."La confrontation entre le dégoût que porte Donny pour lui-même et son estime dans ce monologue fait de ce sixième épisode l'une des meilleures choses que j'ai pu voir à la télévision (ou même au cinéma)" ajoute-t-il. "Nous ressentons de l'empathie pour lui plutôt que de l'impatience, et on ressent de l'empathie pour Martha aussi. Même si je ne lui aurais pas offert une tasse de thé" conclut l'écrivain dans un clin d'oeil à la série.